E.L

uris

Il est difficile d'être amant.

Emmerdes sur emmerdes,
On s'en veut d'être amant.

Un jour on jouit d'être encore là, un autre on jouit de nos ébats.
Alors on écoute les doutes, sans juger.
On accepte les pleurs, bien obligé.
Enfin l'autre finit par céder
Et d'amant, on devient aimé.

Néanmoins, le voulons-nous vraiment ?
Tout ça, c'était mieux amant.
Quand une cigarette servait d'adieu,
Les sentiments, vus comme mielleux.

Tout était plus simple pour nos amis :
« Elle ? une compagnie. »

Mais voilà que l'attention devient condition,
Et de ce fait, moins spontanée :
Ça nous fait chier d'y être obligé.
Vient alors l'ennuie, la routine, en soi : la sanction.
A ne pas vouloir aimer, on finit par détester.

Seulement l'autre dans tout ça,
Il a des projets dans ces bras,
Il veut continuer, partager ce que l'on a.
Or un amant est amant parce qu'il est égoïste.
Tes cuisses, tes fesses, l'excitent.
Tes problèmes, tes histoires, il s'en fiche. 
 Il ne partage rien, mais désire tout.
Il désire tout, et surtout ce qu'il n'a pas.
Seul ment l'autre dans tout ça.

A toi, sa future proie,
Ne l'écoute pas quand il te dit qu'il n'imaginait pas vivre ça.
En réalité, il l'a vécu des centaines de fois.
Il se jouera de toi, sans même s'en rendre compte.
Et s'il s'en rend compte,
il t'en voudra de toujours être la même.
Lui voudrait que tu évolues au gré de ses envies. Mais ses envies n'évoluent pas,
Elles s'étourdissent, pour en fin de compte rester les mêmes.
Et alors, il n'y a plus de place pour toi.


Personne ne transforme un amant en être aimé.
Du moins, mieux vaut ne pas essayer.

 

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