Elle était si belle Maman

Elle était si belle Maman,

Avec ses cheveux clairs

Ses grands yeux turquoise,

Sa peau de crème de lait

Ses airs de chatte siamoise,

Et ses ballerines Jourdan.

Elle était tellement intelligente Maman,

Même qu'elle enseignait à des garçons

La langue française et les continents,

Qu'elle a gagné des Palmes à la con,

Versant quelques larmes. C'était géant!

Elle était si séduisante Maman,

Avec son sourire étincelant,

Ses bikinis rouge et blanc,

Son rire en cascade, charmant.

Elle était si parfaite Maman,

Que tout le monde la voulait,

Surtout les hommes, ses amants,

Qui même en public la bécotaient.

Elle était si pédagogue à l'école,

Que personne n'aurait pensé,

Qu'à la maison, elle tapait les cahiers

Sur la tête des enfants entre deux picoles.

Elle était si douce Maman,

Que personne n'aurait crû un instant,

Qu'elle donnait des gifles inopinément,

et pinçait méchamment ses enfants.

Elle était si parfaite Maman,

Que personne ne savait, bien sûr que non,

Qu'elle dormait avec son garçon

Quand le père était absent,

Ce qui était très souvent,

Qu'elle laissait seuls ses enfants

Pour rejoindre à l'hôtel ses amants.

Elle était si blonde Maman,

Qu'elle détestait ses enfants bruns,

S'inventait même des bébés blonds,

A qui elle souriait de toutes ses dents.

Maman était une comédienne,

Qui ne fut jamais mère,

Refusa même d'être grand-mère,

Préféra vivre de chimères,

Enterrer ses amants,

Morts par étouffement.

Elle mourra seule Maman,

Avec ses rêves de Prince Charmant,

Porteurs de camélias blancs,

Avec ses rêves d'enfants blonds,

Nous on ramassera des chardons,

Qui se déssècheront au fil des saisons.