En ELLE

Apolline

Sur un pont oublié, larme s'est coincée, c'est dingue

Faudrait que je pleure, ça lui ferait du bien

Sur un pont là-bas de dingue, les anges ont sangloté

Faudrait que je pleure, ça me ferait du bien

 

La scène dépeinte me frôle, penchée sur ton épaule

Chahutée par la densité, déchirée par l'obscurité 

Cycle du vent corrompu, nombrils durcissant repus

Grave tambourin araméen à perte de tocsins

 

Mes yeux te cajolent encore, c'est dingue

Faudrait que je pleure, ça leur ferait du bien

L'oreille sur ton cœur qui d'or me déglingue

Faudrait que je pleure, ça nous ferait du bien

 

Dieu que de solitude dédain dans ce dernier festin

Provocation des siècles et des siècles se cabosse  

Salissure de la relève n'a jamais été aussi féroce

Les chœurs m'étourdissent, se trahissent

Les nausées se soulèvent dans cette crève

 

Nos visages se sont rompus la veille du carnage

Faudrait que je les pleure, ça ferait du bien

La sens-tu cette sauvage en position cage ?

Faudrait que je nous pleure, ça ferait du bien

 

Rendre fièvre éternelle ne pourra affaiblir l'ennui

Cet ennui de respirer la vie, brûlée par l''interdit 

Trop de mesquineries pourries sur la Terre jolie

Jamais ne pleure et toujours en ELLE jette des fleurs

 

Un bouquet m'effleure dans un jaune cadencé

Offre des je t'aime beaucoup et puis c'est tout

Un bouclier se plafonne, le pouvoir enchanté

Des fleurs du bien essuie de grâce ce nouveau jardin


     

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