EN RETOUR

Apolline

https://www.youtube.com/watch?v=5xTX7uTjaxs

   Tout va. Non point que je me confine, non point que je sois une héroïne, le son du soir à tambour lunaire déstructure ma route du glamour, cri du chant féminin m'emmure, configuration choisie perdure, depuis la nuit où j'ai vu le jour, où l'orage a fait rage, un géant éclair a saisi ma chair, chair, que j'ai signée, reçue, donnée, oubliée et depuis longtemps confinée, endolorie sur un banc de colline en attendant désespérément des assises. In fine.

   Tout va bien. Aux confins du courage orangé, ma figure prie à contre-courant, où la mort de ses bras m'avait serrée tant de fois. Mes ailes repoussées ne craignent point. Le repos m'accompagne pas à pas dans une paix solitaire digne d'une chevalière cousue à mon doigt dans le plus beau des galops, le plus tendre à la une d'un célèbre roman-photo.  

   Des retombés se déforment dans la vacuité, sans jamais de guerre… Cet impossible qui rend possible mes pensées demeurées vers toi. Je te sens, je te vois, porter, reporter, fouler des morts vivants, en sang, en baves et noires marrées, tous ces morts pour de vrai… Oui je t'ai rêvé la nuit dernière, tout près d'eux, au-dessus d'eux, dépaysé, respirant l'abomination, haletant leur dernier souffle. Trop de crimes t'ont figé, t'ont dépossédé. Pardon, pardon… Que dans cette ligne du temps massacreur procède l'achèvement ! C'est toi le héros poète du grand cœur. Mesure ton impatience et bientôt… : Ne te confine plus, relève ton dos et cours respirer, les narines libres, les mains avides. Un nouvel amour t'attend. Ne résiste plus ! Sens, insuffle le souffle divin dans ta bouche et sur tes reins. Je danse pour toi. Tout va mieux. 


Signaler ce texte