ennui mortel

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Il arrive que, dans ma vie bien remplie, je me retrouve en état d’ennui, oui, d’ennui profond et ponctuel. Pourtant, le travail que je fais est, on ne peut plus gratifiant, prenant, intéressant. Je suis la faucheuse. Je suis seule à décider de qui et quand je prendrai la vie. J’ai le libre pouvoir  de faire. Je garde à chaque fois mon libre-arbitre, et croyez-moi, c’est difficile. Ce petit écureuil qui m’a demandé un soir de mai de l’embarquer, avouez : c’est dur ! J’ai pris alors ma respiration et  me suis concentrée sur ce qui est bien ou pas dans ce cas précis. Ce n’est pas parce qu’il en avait fait le vœu  que j’allais  l’exhausser. Non, il avait toute la vie devant lui, je la lui ai laissée. Cet autre animal, un vieil hérisson tout doux, tout malade d’amour, lui, voulait continuer sa vie mais n’en avait plus la force. Je la lui ai prise, d’un coup, d’un seul pour abréger ses souffrances. Mais je m’ennuie toujours, j’ai  comme un abîme au fond de mon non-cœur. Qui ? Dans cette vie me délivrera de cet ennui ? Si vous avez une idée je la prends, et vous aurez en retour toute ma gratitude, ma considération et je pourrais, seulement pour vous, reculer et même annuler l’heure de votre trépas. Voyons ensemble le contrat :

-          Votre suggestion acceptée et validée par moi!

-          Votre  signature au bas de ce parchemin (ça vous rappelle quelque chose ? Soyez sans crainte je ne vous lèserai pas !)

-          Avant de contre- signer je testerai votre proposition de non-ennui.

-          Alors là, je signerai!

Je vous sens réticent, avez-vous peur ? Sachez que je vous ai-ai-ai-me. Non, ne partez pas, je suis partout.

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