Entre les mains du shampooineur
Christel Belle Des Champs
Tout de suite le jeune shampooineur me propose de bien vouloir le suivre aux bacs. Il me demande si je souhaite m'asseoir dans un fauteuil massant ou dans un fauteuil ordinaire. Pour le même prix, j'opte sans hésiter pour le fauteuil massant.
Je m'installe. Le jeune homme appuie sur des boutons, mes jambes s'allongent toutes seules, mon fauteuil bascule vers l'arrière et très vite je me retrouve en position allongée. Un peu comme chez le dentiste.
Ensuite, je sens un mouvement dans le haut de mon dos, au niveau des épaules, qui descend lentement vers mes reins. On dirait une rangée de grosses billes en caoutchouc qui parcourt doucement tout mon dos. Mon dieu, c'est divin !
La descente se poursuit et les billes en caoutchouc attaquent subrepticement le haut de mes fesses. C'est bougrement sensuel. Arrivée à mi-fesses, le mouvement repart en sens inverse. Le massage se poursuit. Je ferme les yeux et je biche !
Pendant ce temps, le shampooineur commence son travail. Il mouille mes cheveux, me demande : « La température de l'eau, Madame, ça va ? »
Je lui réponds poliment que je veux bien un peu plus chaud et il s'exécute.
J'ai droit aux deux shampooings traditionnels ; mouillage, shampooing, friction, rinçage.
A l'issue du second shampooing, le jeune employé me demande : « Madame, vous voulez un soin ? »
Moi : « Euh… vous croyez que c'est nécessaire ? »
Lui : « C'est comme vous voulez, mais ça les hydraterait et les renforcerait. »
Je réfléchis une seconde, je ne suis pas persuadée que mes cheveux aient besoin d'être hydratés et renforcés, tout ce que je souhaite, c'est prolongé mon séjour dans ce fauteuil magique. J'acquiesce donc pour un soin.
C'est alors que commence une expérience unique et troublante.
Le shampooineur appose une crème sur mes cheveux. Il prend soin de l'étaler uniformément, et entame un massage capillaire. Les extrémités de ses doigts sont semblables à de petits coussinets charnus, tendres et très habiles. Ses mains sont chaudes et elles exécutent des mouvements lents de va et vient, tantôt descendants, tantôt remontants, tantôt tournants. Mon dieu, est-ce bien raisonnable ?
Mon jeune shampooineur s'applique et j'aime ça. Le cuir chevelu a toujours été chez moi une zone particulièrement érogène. Ses mains poursuivent leur balade jusque sur ma nuque et il entreprend maintenant d'entraîner ma tête dans de lents mouvements de rotation, de droite, de gauche, comme pourrait le faire un ostéopathe. Ne sommes-nous pas en train de quitter l'art capillaire ?
Pendant ce temps, le fauteuil massant poursuit sa valse et me pétrit savamment le haut des fesses. Le shampooineur continue son œuvre et ses mains explorent toute ma boîte crânienne ; pas un cm² n'aura échappé à sa caresse excitante. Je me surprends à avoir la bouche entr'ouverte. Je la referme discrètement.
Puis à ma grande surprise, le jeune homme pousse son audace jusqu'à promener ses doigts charnus sur mon cou. De ma nuque, ses mains passent sur le devant de mon cou et commencent à me caresser la mâchoire. Je suis pourtant certaine de ne pas avoir de cheveux jusque là !
Le jeune employé est littéralement en train de me caresser le dessous du cou, le menton puis les joues. Ses caresses n'ont plus rien de professionnelles et s'apparentent à des frôlements érotiques qu'échangeraient des amants. Combiné à la musique douce, et au massage régulier et infaillible du fauteuil, je défaille !
Heureusement, de temps à autre, le bruit des talons des coiffeuses ou d'autres clientes me ramène à la réalité de ma situation. Soudain je rougis à l'idée que l'une d'entre elles saisisse ce qui se joue entre ce jeune shampooineur et mon cuir chevelu.
Mais les meilleures choses ayant une fin, le jeune homme entame le dernier rinçage. Il caresse une ultime fois mes cheveux, et me demande sérieusement si je souhaite un dernier jet d'eau froide. Présentement, il pourrait me proposer un jet de sperm, que je ne serais pas plus étonnée que cela ! Mais cette fois, je décline son offre.
Puis le fauteuil massant cesse ses mouvements divins et bascule dans sa position verticale. Le manège est fini.
Le jeune homme frictionne mes cheveux dans une serviette blanche et me demande si tout s'est bien passé. J'ose à peine le regarder, persuadée qu'il se moque de moi. Il propose de m'accompagner jusqu'à l'autre bout du salon où une coiffeuse fera ma coupe. A la dérobée, j'observe mon shampooineur. Il est vraiment très jeune, à peine 20 ans et d'origine Indienne ou Pakistanaise. Je me surprends à penser que j'ai l'âge d'être sa mère. Au moment où je m'assois devant la glace, je me demande si, malgré moi, je ne viens pas de participer à un réseau de prostitution masculine, dont cette grande chaine de salon de coiffure ne serait qu'une couverture.
Tiens tiens... Le salon de coiffure où je vais a aussi ces fauteuils qui massent, avec musique douce et couleurs. Mais la jeune (et toujours jolie)shampouineuse n'a jamais amené ses petites mains au-delà de la stricte frontière de mes cheveux. La prochaine fois, un accord frontalier, pourquoi pas!
· Il y a environ 11 ans ·astrov