Entre ordre moral et damnation...

justine_diot

Je me mordis la joue en oscillant d'un jambe sur l'autre. J'avais tendance à m'agiter lorsqu'il apparaissait devant moi.
Je tressaillis. Non que je ne l'avais pas reconnu, ni senti, ni remarqué. Mes doigts passaient dans les cheveux, j'étais en proie à une excitation juvénile.
La seconde qui suivait, il s'approchait en douceur. Il s'imposait sans rien brusquer.
Un bonheur fugace me rattrapait. Que diable cette attente !
Je prenais le relais et peu à peu improvisais. Léger, il se faufilait jusqu'à l'entrée tant convoitée. Puis, lentement, il fut accueilli dans l'antre accompagné d'une main franche. Il glissait d'une allure régulière. Le mouvement gêné tournait incontestablement différemment, se tortillant, se frottant contre l'entrée. Je libérais une main et étouffait un juron, la récupérait et m'apprêtait à le rejoindre. Complice, il satisfait mon besoin primaire, me permettait de retrouver un semblant de sensation...
Il enchaînait un nouveau mouvement plus important. J'appuyais. J'accélérais. Je trouvais le geste agréable.
L'endroit était humide, chaud, oppressant.
Une douce chaleur pris naissance au bas de mon ventre. Je ressentais une onde douce s'immiscer dans mon corps. Ma vue se troublait. Ma respiration se voulait saccadée.
Je compris que j'y parvenais... une envie à peine contrôlable. Je ne la retenais pas. Mon corps se cambrait. Je fermais les yeux et vacillais.
La tension retombée, il quitta le lieu non sans avoir sonder ses moindres recoins.

Je me levais ; il restait dans ma main.
Je m'approchais de la commode, ouvris le tiroir et il rejoint sa place jusqu'à la prochaine fois... jusqu'à ma prochaine envie... où lentement il viendra combler ce manque ... où il essayera une fois de plus ce rituel insensé en silence... en vibrant... figé dans son latex... flexible...rigide... emportant mon désir ...progressivement... aisément ... parfaitement...

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