Et au milieu coule la sève humaine
Sh Laren
Il est trop tard quand les pompiers arrivent dans le village de Ry sur Guimand. En ce matin de printemps, une jeune femme avait besoin d'une autre poésie que le chant des oiseaux. La poésie morbide d'un corps qui se vide de sa sève. Lentement. Dans une torpeur vénéneuse, loin de la réalité froide de son existence interlope.
Emma était une mère parfois, une épouse jadis. Elle a choisi de mourir en absorbant des pilules. Elle a choisi de délaisser son époux Charles, médecin à la ville et son enfant. Elle a choisi de ne pas choisir. Entre sa solitude et ses amours délétères. Elle choisit de partir loin de tous ses corps dont elle se nourrissait. Jamais repue. Implorant toujours plus cette chair comme une déviance érotique. Un simulacre toxique célébrant le triomphe masculin parfois apaisée par le lèche-vitrine, les achats convulsifs, la dépense inutile... Elle choisit finalement de lier l'esthétique du geste à l'efficacité.
Sans doute aurait-elle aimé fuir. Au bord de la mer. Au bord d'une falaise. Mais elle s'est retrouvée au bord de l'abîme. Sa mort relate moins la débâcle d'un couple que les ambiguïtés de son âme.
Parfois ce n'est pas sa propre mort qu'il est difficile de regarder mais sa propre vie. L'insolence qu'elle a de vous renvoyer à vos échecs vous confirme l'impéritie d'être vivant. Alors on s'interroge. On essaie de comprendre. Emma laisse derrière elle cette éternelle interrogation : pourquoi choisit-on la mort plutôt que la vie ? Et une petite fille de douze ans...
Bonjour,
· Il y a presque 11 ans ·Merci beaucoup pour ton retour. Bizarrement, c'est un texte que je n'aime pas trop… J'imagine que c'est toujours pareil, l'écriture, la lecture sont très empreints de subjectivité. A bientôt !
Sh Laren
Bonjour,
· Il y a presque 11 ans ·J'aime beaucoup ce texte. Je trouve le portrait de l'héroïne assez fouillée. Il fait partie des laureats si je ne m'abuse. Bravo.
cléo
Cleo Ballatore