Ethnologie

Hervé Lénervé

Petits bourgeois, passez votre chemin. Pour être un bon ethnologue, il ne faut pas juger autrui.

-         Monsieur Lénervé, vous avez vécu trois ans parmi la tribu des Lènélès-violets. Quelles sont les qualités nécessaires pour être ethnologue ?

-         Déjà, pour être ethnologue, il ne faut pas avoir les chocottes et ne pas être une chochotte. Pour ce faire accepter par les autochtones indigènes, il ne faut pas critiquer la bouffe. Ne pas avoir peur de manger des trucs indéterminés qui grouillent et qui sont infects avec l'air de se régaler sans haut de cœur, ni rendu. Ce qui serait un affront et il n'est pas recommandé d'affronter les primitifs.  

-         C'était pénible, donc ?

-         Je ne suis pas difficile et je me suis entrainé chez Mac Do. L'essentiel étant d'essayer de se décentrer de sa propre culture pour s'ouvrir à celle des autres, celle des sauvages !

-         Mais physiquement c'est quand même ardu ?

-         Je ne dirais pas que les scarifications à vif sont plaisantes, certes, mais cela fait partie des rites initiatiques pour être admis à la grande civilisation des barbares.

-         Vous écrivez, avoir été violé, parfois !

-         Non, tout le temps, par tous les mâles de la tribu. C'est une règle chez les Lènélès-violets, il faut le savoir avant d'accepter leur invitation. Ceci dit, on ne peut pas leur en vouloir, cela fait partie de leur culture d'obsédés sexuels lubriques de sadiques. Enfin vous êtes revenu en bonne santé et entier.

Entier, non ! Ils adorent la saucisse au barbecue. Mais il ne faut pas juger, l'anthropophagie fait partie de notre patrimoine atavique et ces débiles dégénérés la pratiquent.

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