Exit...
Jean Claude Blanc
Exit…
Migrons, migraine, l'Europe est maigre
Pis généreux, son lait est aigre
Mais l'occident, fait des envieux
C'est l'Exodus, pour les « zébreux »
D'où viennent-ils, ces affamés
De Galilée ou de Judée
Ayant tenté la traversée
De la mer Méditerranée
Sur des cargos, pleins à craquer
Mais cette fois-ci, ça pas marché
Les flots se sont pas retirés
Il en débarque du bout du monde
Tant notre vie, leur semble féconde
Croient vraiment décrocher la lune
France terre d'asile, n'a plus une tune
Pris pour modèles, les possédants
Où le soleil brille, de vif argent
Se sont trompés de direction
C'est le Qatar, le bon filon
Il s'en noie même par milliers
De ces manchots aventuriers
Miraculés, sont repêchés
Marre de ramer et de nager
Dans leur merdier, pays ruinés
Comme la fuite en Egypte
Sorte d'exode, façon Moïse
Mais sans la même religion
Du genre juif, sans le pognon
Parait, c'est pas l'amer à boire
Ne voudrais pas les décevoir
Boivent la tasse, jusqu'à la lie
Exit, par ici la sortie
Je m'imagine leur panique
Me repassant le Titanic
Sans maitre à bord, sans moindres vivres
Le bateau vogue à la dérive
Leur croisière, se l'ont payée
Se délestant de leurs guenilles
Grâce aux passeurs, à point nommés
Pas solidaires, avides de fric
Dès que la barque, a pris le large
Le timonier, lâche la barre
Soit qu'il ait peur, ou un peu barge
Quitte le navire, sans se faire voir
En emportant, tous ses dollars
C'est sur les côtes des italiens
Qu'ils s'y accrochent, ces clandestins
L'Europe déclenche, le plan ORSEC
Pour faire sécher, tous ces métèques
Les indignés crient au supplice
Les politiques, surenchérissent
Ceux qui survivent à la tempête
Sans passeport, passent les frontières
Mais sans tambour ni trompette
Nous rendent visite, version précaire
Bien emmerdés, sages de Bruxelles
Pour faire l'aumône, manquent pas de zèle
Préfèrent les exilés politiques
C'est dans le rythme, république
Aux anonymes, qui ont la gale
On leur réserve portion frugale
Vont être parqués, comme du bétail
Soupe populaire pas de détail
Est terminé, leur long périple
Qui ressemble à un jeu de pistes
Mais étrangers estampillés
On ne va pas les adopter
Leur destinée, on la connait
Ils vont roder dans les cités
Mendier de chiches allocations
Resto du cœur, associations
Que va-t-on faire de ces parias
Les renvoyer dans leur pays
Mais de patrie, ils n'en ont pas
Sont condamnés, errer à vie
Soudain, éclair de génie
Mais d'un réactionnaire, suis ébahi
« Les sans papelards, faut mettre à l'eau
Ils déshonorent notre drapeau »
Fermez le ban, bandes de fachos
Pas la couleur de votre peau
Qui fait de vous, des vrais héros
En est de même des intellos
Qui dans l'action, restent bien au chaud
Après la fête, adieu le saint
Revient le temps des hachichins
Plane l'Exodus, sur son nuage
L'émigration, c'est le naufrage
Le monde tourne plus bien rond
De temps en temps comme jeu de rôle
On devrait inverser les pôles
Sûrement, changeraient, nos opinions
Que de mystères à l'horizon
Pour l'avenir, je crains le pire
Car vont muter, nos vastes empires
La liberté, qu'on a chérie
Vont nous la prendre, les fanatiques
Navigateur en solitaire
Suis habitué, quitter ma terre
J'aime la mer, comme ma mère
C'est elle qui m'inspire mes vers
L'exode est là, à notre porte
Les généraux, des armées mortes
Exaltent les foules, exhortent les peuples
D'aller se faire voir, même où ils veulent
C'est nous qu'on paye, les pots cassés
Européens, sans un denier
On fait le bien, par charité
Au détriment du portemonnaie
A l'Exodus, encore reviens
Eux, n'étaient pas, que doux chrétiens
Ces passagers, copains coquins
Ont chassé les palestiniens
On n'a pas fait plat de lentilles
De leur histoire, de resquille
Etait habile, leur équipage
Le bien, le mal, font bon ménage
Mais cette fois-ci, y'en a des hordes
Qui nous amènent le désordre
De toutes races, pas très en forme
Qui de nos règles, méprisent les normes
Des sangs mêlés, on en est tous
Mais ces derniers, nous foutent la frousse
La mort aux trousses, nous détroussent
Manque de chance, manque de flousse
Pouvant pas tous les accueillir
Corne d'abondance, déjà expire
On les contente, pour notre plaisir
Offre famélique, vertueux soupirs
N'est pas Moïse, qui le désire
Les peuples élus, en devenir
Ils y croient ferme, c'est leur vœu pieux
Chacun son sort, pour plaire à Dieu
Les sociologues, sont en alerte
Essayent minimiser les pertes
La vie humaine, ne vaut plus rien
On ne compte plus, les crèves la faim
Les océans, nous brassent grave
Regorgent de milliers de cadavres
De miséreux, fans de voyages
Pour l'au-delà, et sans bagages
Un tiers des Hommes, mangent à leur faim
Deux tiers des autres, sont à la diète
Est mal foutue, notre planète
Les uns voraces, les autres becs fins
A pied, à cheval, en voiture
Même en bateau, hissent la voilure
Les condamnés à l'aventure
Pas le pied marin, que vomissures
Exit, les exilés lampistes
Ne naviguent pas en classe touriste
Même qu'ils prennent tous les risques
Pour rejoindre la Terre Promise
Depuis la nuit des temps, ça dure
Billet aller, sans le retour
Pour respirer, enfin l'air pur
C'est évident, les pauvres sont pour
Faut voir la vérité en face
Tellement le monde se reproduit
Qu'il va passer devant la glace
Pour se nourrir, sans un radis, plus que du riz
La fin du monde, c'est de l'abstrait
La fin d'un monde, plus indiqué
Les sages ne cessent de claironner
Que va crever l'humanité
Mais cette fois-ci, c'est pour de vrai
Qu'on anticipe l'éternité JC blanc janvier 2015 (l'exode frappe à nos portes…monnaie)