Fais dodo...

Aurelie Blondel

...Bien au chaud

Nous sommes tous dotés d'un truc extraordinaire : le cerveau. 

Par contre, on a du changé radicalement de climat sans trop s'en apercevoir et entrer en période glaciaire pour l'avoir autant engourdi.
C'est que le froid, ça transit vachement quand même. 
Dire que j'étais persuadée que le climat se réchauffait... J'ai du manquer de jugement.
Pourtant on voit bien des jupes par ci, des shorts par là, des crop-tops, des sandales... Non de Zeus!! Des sandales! 
Cessez immédiatement d'offrir à ma vue vos mycoses ongulaires, c'est dégueulasse. Je viens de sortir de table, merde! 
Faudra pas vous plaindre d'être enrhumé après. Non mais! 

Mais il faut comprendre que le cerveau a besoin de temps de repos pour bien fonctionner. 
Quoi de mieux que l'ancrage psychologique, notre bonne vieille zone de confort pour envelopper notre cerveau boosté à l'anxiété. 
La lutte ne se fait plus, le jugement explose, les bouches restent scellées au lieu d'être agréablement salées par la mer.

Nous n'avons pas attendu les vagues masquées pour se poser une muselière. Certains ne connaîtront même jamais le goût du sel. 
On a troqué les bouliers mentaux chinois pour des calculatrices. En même temps, c'est tellement plus facile, moins fatigant et ça laisse tant de place à la créativité. 

La créativité pâtissière. On a poussé cet art à son paroxysme. 
Faire des gâteaux. C'est tellement gourmand et ça sent si bon. 
Mangeons en plein.
Sortons les moules et laissons couler toute la pâte dedans. N'en laissez pas une goutte. Tout doit rentrer dans le moule. Il faut faire un gros gâteau. 
N'oubliez pas de préchauffer le four. Pas trop fort par contre, il ne faut pas de choc thermique, sinon la pâte va durcir. Elle doit rester moelleuse, c'est bien plus agréable. 
Pendant que ça cuit, couvrez-vous d'une couverture épaisse. Autorisez-vous simplement un pied qui dépasse. Sauf si vous avez peur des monstres. Les monstres n'aiment pas ce qui dépasse. 

Maintenant chuuuut… pas de bruit s'il vous plaît. 
Il ne faut pas interrompre une sieste. Notre cerveau en a besoin.

Oh mais attendez! Passé vingt minutes, la sieste n'est plus réparatrice. 
Tant pis, rêvez sans faim, fadement, sans sel. Vous vous réveillerez dans le gaz et avec un gâteau cramé. 

C'est dommage, il y avait tous les ingrédients pourtant.

Quoi que… il en manquait peut-être un… Le liant ou le lien. 


Aurélie. 




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