Fatale Webcam

moujik

Fatale Webcam

23 :00. Demande de connexion. Pseudo « Blade ». Il se signale toujours par une phrase un peu mystérieuse. La veille, Blade avait terminé le chat par « l’orange sied bien à une peau brune », certainement après avoir joui devant la magnifique performance de Stéphanie, alias BabyDream, qui avait fait des choses insensées avec un objet orange et oblong…

Stéphanie a toujours eu peur des hommes. Peur d’être prise, d’être serrée, de ne pouvoir s’échapper. L’étreinte l’angoisse. Alors, elle a créé BabyDream pour pouvoir se mettre nue sans crainte, pour imaginer que des inconnus la possèdent, lui font subir tous les outrages, et qu’il lui suffit simplement d’ouvrir les yeux dès qu’elle étouffe pour retrouver son corps inaliénable de Stéphanie.

Après avoir allumé son ordinateur et orienté sa webcam, BabyDream attend son fameux client. Toujours ponctuel Blade. Il paye cher ce rendez-vous quotidien. 100 euros par Paypal pour une séance d’une heure. Rien que pour lui. Connexion exclusive et sécurisée pour qu’ils aient leur intimité. Relation virtuelle, mais il a le droit d’avoir ses exigences, ses droits. Ses fantaisies. Ce soir, il veut qu’elle fasse une petite fête devant la caméra. Qu’elle mette en scène son plaisir de femme.

Toujours un peu inquiète bien qu’en sécurité dans son appartement, BabyDream tient à revenir à la réalité quand ça lui chante. C’est l’avantage du web que de pouvoir disparaître à jamais en un clic, sans explication, sans avoir à tirer la porte derrière soi. Effrayée par son abandon, il peut lui arriver de couper la caméra à des moments cruciaux, puis de réapparaître quand elle s’est apaisée. Elle sait que cela agace prodigieusement Blade. Mais ces « fins de connexion » impromptues, ces coitus internetus interruptus décuplent certainement le plaisir de son client. Le désir de BabyDream n’est jamais très loin de sa peur, et quand elle fait mine de se déconnecter, elle sait qu’elle doit le mettre au supplice. Mais ça la fait aussi jouir. Et Blade paie pour cela.

Quand son image apparaît sur l’écran de l’iMac de Blade, BabyDream est en train de fixer ses porte-jarretelles, un pied sur l’accoudoir du canapé qui fait face à la webcam. Elle enfile ensuite prestement une jupe très courte et un chemisier. Blade sait qu’il ne faut pas brusquer BabyDream, qu’elle a besoin de cérémonial pour être en confiance. S’il la presse trop par ses messages, elle peut disparaître…

BabyDream se lève et tapote sur ton écran « je te plais comme ça ? ». « Oui. J’aimerais que tu te caresses». « Attends un peu… » écrit-elle. Elle fronce les sourcils et fait mine de se déconnecter. Elle commence à jouer avec les nerfs de Blade…

Sur une petite table basse, BabyDream a préparé une bouteille de champagne. Elle saisit une coupe de cristal au pied long et fin et part s’installer dans le canapé. Elle a un peu de mal à déboucher la bouteille. Quand le bouchon part avec une belle détonation, le champagne frais gicle en lui mouillant les cuisses, lui arrachant un cri de surprise.  En fixant la caméra, elle essuie quelques gouttes avec sa main, qu’elle fait remonter lentement vers l’intérieur de ses cuisses tout en fixant la caméra d’un air provocateur. Ca y est, elle est sur la bonne voie se dit Blade. Continue Baby, continue…

BabyDream relève sa jupe, et dévoile une culotte en satin rouge. Elle se débarrasse de sa jupe, et fait lentement glisser sa culotte, qu’elle quitte avec une assurance toute professionnelle. Face à la caméra, les cuisses ouvertes, elle fait couler sur son pubis un peu de champagne dont les gouttes font scintiller sa fine toison châtain, avant de mourir sur la naissance de ses lèvres. BabyDream les accompagne de ses doigts, et elle glisse un index dans son sexe mouillé par le breuvage et son propre désir. Elle continue son manège en imaginant que le téléspectateur doit commencer sérieusement à se raidir. La timide Stéphanie a disparu. C’est le sexe de Babydream qui luit devant l’écran.

Un message apparaît sur l’ordinateur de BabyDream: « j’aime ça ». Ben oui mon Loulou, je sais que tu aimes ça.

Après quelques minutes ce jeu, BabyDream éclate de rire, comme si elle était vraiment heureuse de faire plaisir à Blade, et se sert une coupe qu’elle ingurgite en un éclair,  la tenant très haut pour attraper les dernières gouttes avec sa langue comme les enfants attrapent les gouttes de pluie. Pour mettre un peu d’ambiance, elle met de la musique et commence à danser langoureusement face à la webcam, la coupe dans une main et une cigarette dans l’autre. « C’est bien la musique ? » « Oui ».

Au bout de la quatrième coupe, BabyDream est complètement nue. Avec des mouvements de chatte, elle s’installe à quatre pattes sur le canapé, et offre maintenant ses fesses à la caméra. En se retournant, elle envoie un sourire à Blade. Pas de message sur l’écran. Il doit commencer à s’occuper de lui. Ce n’est pas un moment trop mal choisi se dit-elle. BabyDream lève la main vers une étagère, et se saisit d’un petit flacon d’huile. Elle jette ses cheveux en arrière, et commence à huiler ses seins. Ses mains parcourent toute la surface de sa poitrine, et elle presse légèrement ses seins, accentuant leur prestance, exacerbant son désir.

Ses fesses crèvent l’écran. En se cambrant un peu plus, BabyDream laisse passer une ombre entre ses jambes. Quelques gouttes de sueur luisent sur les muscles longs qui sculptent son dos. D’une main, elle jauge et caresse le bas de son dos, puis chacune de ses fesses sur la partie charnue. Perdu dans ses cheveux, son visage cherche un refuge tandis qu’elle va complètement et consciencieusement dévoiler son intimité. Sa main passe entre ses jambes, et, d’un doigt, elle parcourt le sillon de ses fesses lentement, en écartant peu à peu les jambes, dévoilant l’entrée serrée de ses reins et l’échancrure de son sexe. Un doigt, puis deux réunis naviguent de l’une à l’autre, en s’enfonçant de plus en plus à chaque passage sous la pression qu’elle exerce. Mouillés et brillants de désir, les doigts de BabyDream repassent dans le champ de vision de la webcam comme des seconds rôles, jusqu’à disparaître complètement dans chaque orifice.

Le va-et-vient est lent, régulier, comme pour une séance d’hypnose. Enfin, BabyDream passe la main à plat sur son sexe pour sentir le maximum de pression, le maximum de sensations. Puis, elle plie lentement ses doigts unis qui entrent dans son sexe pour son plaisir, l’écartant pour celui de Blade.

Pas de message. Bizarre.

Mais Blade n’est plus devant son écran.

C’est à la cinquième coupe que la voiture se gare à quelques mètres de l’entrée de l’appartement de BabyDream, tous feux éteints depuis trois cents mètres. Là-haut, la musique bat son plein. BabyDream se dandine sur ses escarpins et se ressert un peu de champagne. Au moment où elle manque de tomber par terre, une main compose le code de l’immeuble et pousse la porte avec précaution. Il est vingt-trois heures trente. Le dernier verre terrasse BabyDream qui s’écroule sur son canapé, la plongeant dans une léthargie peu soucieuse de la musique crachée par les haut-parleurs. Quand la coupe tombe  par terre et se brise en mille petits éclats scintillants, l’ascenseur s’arrête à l’étage. BabyDream porte la bouteille à sa bouche pour lamper les dernières gouttes, puis tente d’allumer une cigarette, mais elle est tellement ivre qu’elle abandonne immédiatement. Son corps réclame une position stable, et elle n’a plus la force d’ouvrir les yeux. La musique techno continue à inonder la pièce, et le bruit de la serrure apprécie le camouflage des sons électroniques. Quand la porte se referme, BabyDream perçoit un léger bruit, mais il se perd dans la jungle des sensations qui l’assaillent. Stéphanie n’existe plus, refoulée par l’alcool et le désir. BabyDream veut jouir.

L’ombre de Blade progresse pas à pas et arrive à la porte du salon. BabyDream est étendue nue sur le canapé. Elle garde les yeux fermés et se débat, se tourne et se retourne. Sa main court par moments sur ses cuisses, sur ses seins, entre ses jambes pour éteindre ce désir brûlant qui l’envahit peu à peu. Blade reste pétrifié dans l’embrasure devant un tel spectacle, comme un fantôme qui aurait peur d’une créature humaine. Il est enfin passé de l’autre côté de l’écran.

Toujours étendue, les yeux clos, BabyDream continue de caresser à tâtons son corps, arrachant un soupir à l’ombre. Elle ne sait plus si ce sont ses mains qui courent ainsi sur sa peau. Les sensations se sont découplées, elle sent des caresses sur son ventre, sur ses cuisses, mais la relation ne se fait plus, elle subit un léger décalage, un dédoublement se sensibilité. Stéphanie est morte, alors BabyDream se dit que ses nombreux clients cachés sous des pseudos se sont échappés de leur solitude pour venir jouir avec elle. Elle n’a plus peur. Il peuvent venir, la lécher, la prendre. Elle ne se déconnectera pas. Ce baiser chaud, c’est probablement Bocca d’Oro. Cette longue caresse lui rappelle Diamond. Ces doigts inquisiteurs, qui pénètrent entre ses cuisses, ce doit être Deep, cette diablesse de langue, c’est certainement Evil. Tiens, que ferait Blade?  Comme elle serait en confiance avec lui, si doux, si ponctuel…

A la frontière du virtuel et du réel, elle ne remarque pas que la lueur a disparu derrière ses paupières. Blade a éteint la lumière et s’approche du canapé. Sa bouche est maintenant proche de celle de BabyDream qui ne sent pas que les respirations se mêlent.

Quand les bouches se rejoignent, BabyDream accepte cet autre baiser venu de l’ombre.

Dans un sursaut effrayé, BabyDream redevient un instant Stéphanie. Une main couvre ses paupières, clôt sa curiosité.

- Chut…, dit le souffle de l’ombre.

Le rythme cardiaque de BabyDream s’affole quand un bandeau lui est mis promptement sur les yeux.

- Blade, c’est toi ? demande-t-elle entre deux baisers.

- Chut…, répète l’ombre, et elle sent alors une main courir sur sa peau.

Un doigt se pose sur ses lèvres.

-      Tout va bien…, chuchote l’ombre.

Les muscles de BabyDream se relâchent. Les mains de Blade s’en rendent compte et apprécient. Elle s’apprête à tendre la main dans l’obscurité mais une force l’empoigne instantanément, lui repousse les bras derrière le dos et emprisonne ses poignets dans un foulard de soie. Immobile, elle laisse alors les mains de Blade caresser sa peau, ses seins, son ventre qui tressaille sous le désir.

-      Retourne-toi.

Maladroitement, BabyDream se met sur le ventre.

-      Cambre-toi.

S’appuyant sur les coudes, les mains toujours retenues par le foulard, BabyDream se met à quatre pattes sur le canapé. Une peur lointaine l’excite, et son sexe est luisant de désir. Blade s’approche d’elle, et commence à lui caresser les fesses. Il les saisit gloutonnement pour sentir tout leur volume, puis, les mains jointes en prière, il les fait glisser entre ses fesses, les écartant au passage. Après cet office, ses doigts se fraient un chemin, puis parviennent à un sillon très humide. Son index commence sa route en haut,  à la naissance des lèvres, effleure le duvet, pénètre un peu plus loin, puis commence à tourmenter BabyDream dans un endroit encore plus sensible. Sans précipitation, lentement. La respiration de BabyDream s’est accélérée. Avec l’index, le majeur, Blade cherche à créer toutes sortes de sensation et après quelques minutes, BabyDream trouve son plaisir. Blade ne manifeste rien, regarde un instant la webcam, sachant qu’il enregistre une scène qu’il pourra revoir à l’envi. Une scène de sexcam de sa composition. Une scène que les autres pseudos lui envieront tellement…

Blade s’est maintenant agenouillé derrière elle, ses mains l’enjoignant d’écarter les jambes, de se cambrer encore plus, ce que BabyDream fait volontiers, ravie de ne plus avoir à se caresser, à se pénétrer, d’avoir un pseudo en chair et en os, connu, rassurant, venu de nulle part pour la faire jouir. Blade regarde fixement, émerveillé par ce spectacle dont il ne me lasse pas. Par des odeurs inconnues pour cet adepte d’un web inodore. Il caresse à nouveau BabyDream, ces lèvres bombées, jointes pour quelques instants encore. Son visage s’approche, ses propres lèvres testent la pression de celles de BabyDream, et ce qu’il a vu, senti, touché, il veut maintenant le goûter. Ses pouces écartent la peau, et ouvrent un passage pour sa langue. Elle joue à la surface, puis s’enfonce le plus profond possible, commençant un long va-et-vient. La réalité a bon goût se dit-il. Le sexe de BabyDream lui offre volontiers cette hospitalité, et elle se tend pour mieux accueillir cette langue qui l’agace et l’électrise.

C’est une mise en bouche. Plus habitué aux écrans d’ordinateur qu’à une croupe de chair fraiche, le sexe tendu de Blade veut à son tour plonger dans la réalité. Blade se redresse pour se débarrasser de son pantalon, saisissant son sexe affolé et pénètre d’un coup ce que ses doigts et sa langue ont exploré. BabyDream pousse un gémissement de surprise, et le tire violemment vers elle pour qu’il s’introduise au plus profond de ses chairs. Tenant fermement les hanches de BabyDream, Blade ne regrette pas sa souris d’ordinateur. Bien qu’à l’apogée de ses désirs, il rappelle à lui ces milliers d’images et de vidéos, tout en regardant son sexe disparaître dans celui de BabyDream, en le touchant par moments comme s’il ne croyait pas à cette réalité. Mieux que le virtuel, mieux que le réel, Blade associe les deux, il prend BabyDream pour faire l’amour avec toutes les femmes qui l’ont excité et qu’il n’a jamais possédé. Ses mouvements sont forts, violents, et à chacun de ses coups de reins s’associe un fantasme issu de ses heures de veille sur les sites porno du web. Il est entré en scène et en sexe. Il est dans BabyDreamLand, il baise dans un espace-sexe conçu par lui, aux confins des mondes virtuels et réels.

Il sent enfin la chaleur d’une femme. Il écoute cette respiration qui était si peu perceptible sur internet. Elle devient un peu irrégulière, comme si le chemin du  plaisir de BabyDream faisait des détours, partant dans une direction, puis revenant. « Tu veux que je me déconnecte » demande Blade. « Surtout pas, surtout pas, reste...». Je te tiens se dit Blade. Je te tiens. J’ai planté mon signet en toi.

Blade a maintenant fermé les yeux, il pense être enfin maître du jeu, et c’est avec une certaine surprise qu’il sent la main de BabyDream le saisir, en le repoussant un peu. Chose que Stéphanie n’aurait jamais même osé imaginer, elle le fait alors remonter de quelques centimètres, et attire à nouveau son sexe vers elle, là où la peau s’assombrit. Blade tremble, extatique, et entre dans les reins de BabyDream.

BabyDream tremble et gémit… Attachée, cambrée, prise, empalée, elle ne peut plus lui échapper. Elle ne peut plus disparaître d’un simple clic. Elle ne quittera pas sa toile. Elle a son cookie dans le cul. Mais il faut poursuivre le jeu.

Blade saisit un objet métallique, qu’il fait glisser le long du corps de BabyDream. Dans un éclair de conscience, Stéphanie se demande ce que c’est, mais la vague de plaisir mêlé de douleur est trop forte. Laissons cela Stéphanie, BabyDream veut faire ce qui tu n’as jamais osé et jouir par le cul. Elle accompagne le mouvement de l’ombre et aime le froid du métal qui joue sur sa peau. Elle ne sait plus. C’est si bon d’avoir chaud dedans et froid dehors. Elle retient ses cris, se mord les lèvres. Il ne faut pas effrayer Blade. Quelle est la réalité ? N’a-t’elle pas inventé tout cela ? Mais ce plaisir est si réel, c’est si bon, elle ne tient plus, veut crier. Quand elle pousse un hurlement, il sort en partie de sa bouche, en partie de sa gorge tranchée en un éclair par la lame de métal.

« Fin de session » dit alors Blade en fixant la webcam. Il se redresse, embrasse une dernière fois BabyDream et disparaît, laissant la musique et le sang de Stéphanie couler dans l’appartement.

Igor G. Sébastianoff

  • Ouahou ! C'était absolument génial. Parfait, sur tous les plans.

    Si la lire vous intéresse, je vous informe que j'en ai fait une recommandation sur ce site : http://ficisnottheenemy.wordpress.com/2012/12/08/fatale-webcam-originale-het-fr/

    · Il y a presque 12 ans ·
    Kumfu 10 150

    kumfu

  • Alors là Moujik, quelle surprise, je ne m'attendais pas à un tel texte de toi !
    Je l'ai lu, relu, re-relu et pour tout dire j'ai a-do-ré, tout y est parfait de puissance, de précision, d'organisation ...
    Bon, trêve de commentaires insipides, sache que je t'ai mis la note max 69/69.
    Je t'aurais bien mis aussi 5 petits culs mais WLW ne propose que des petits coeurs !
    Bravo Moujik.

    · Il y a presque 13 ans ·
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    no1

  • Merci beaucoup!

    · Il y a presque 13 ans ·
    Aaeaaqaaaaaaaaxnaaaajdvjnjqxyzm1ltiwywytndzlmc04y2nilwfizdqyodi2zjkzza

    moujik

  • Excellent récit, Moujik, j'y étais complètement. J'espère que vous ferez partie des vainqueurs de ce concours.

    · Il y a presque 13 ans ·
    Mouette des iles lavezzi orig

    valjean

  • J'y étais! Merci...

    · Il y a presque 13 ans ·
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    lntix

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