Fausse bonne idée 2

nadiakwords

nviter un type qui me plait à venir manger à la maison

Y avait ce type, à Londres, un mexicain. Il était beau gosse, grand, brun avec des fossettes.
Bref, quand cet Edouardo me propose de sortir, j'ai la fausse bonne idée de l'inviter chez moi, parce que c'est plus tranquille... Tu parles, je cogite toute la semaine sur le menu qui exprimerait toute ma personnalité. Pour rappel, quand un type me plait, j'ai autant de personnalité que Minnie. Je sors donc du supermarché avec une pizza et une glace vanille.

RDV à 20h chez moi. Je nous pomponne: l'appart rangé dérangé, et moi coiffée décoiffée. 20h30, il n'est pas encore là. C'est normal, il est du sud, il est retard. Je mets la pizza au four. Ce qui est con. Mais je suis stressée et un peu con. 20h45 la pizza est cuite. 21h je me demande quelle attitude adopter la prochaine fois que je le croise, à moins qu'il ne soit décédé, ce qui serait une excuse acceptable. Comme c'est évident qu'il est mort, à 21h15, je ne suis même plus énervée, je mange ma pizza toute seule. 21h30, je m'ennuie alors je fais un gommage et je me prépare un bon bain quand j'entends qqc dehors ... C'est lui! ... qui hurle mon nom dans la rue.
Mise en contexte historique: C'était avant la démocratisation du téléphone portable, et à Londres une fois la Travel Card et le loyer payés, le portable était loin d'être une priorité. Mais, c'était après l'apparition des trottoirs et non, il n'y avait plus de dinosaures.
Ne se souvenant plus du numéro de l'immeuble, il beugle au hasard mon nom dans la rue depuis une heure. Je ne peux que m'incliner devant tant de persévérance, alors que de mon côté je l'avais déjà enterré. Mais pas trop m'incliner tout de même, sinon il va voir que je suis en linge.
Le temps qu'il monte, vite je me rhabille. Pour le coup, je suis vraiment décoiffée quand il sonne. Avec les pores tout resserés.
Je lui sers de la pizza cramée à moitié mangée et froide, on rit de sa mésaventure;bien entendu, je ne lui parle pas de son décès. On est heureux, un peu bourrés, il mâche en me souriant. Puis, je lui propose de la glace, j'allume le gaz pour faire fondre le chocolat, me trompe de plaque, allume le chocolat directement...il prend feu. Le chocolat, pas Edouardo. Je balance un verre d'eau sur les flammes, je le balance tellement bien que je balance aussi le verre et qu'il se casse. Dans un élan pour venir à ma rescousse, il renverse la bouteille de vin qui se brise par terre...
Voilà.
Après? Il ne s'est rien passé, j'étais épuisée. La fois suivante, on est allés au resto.

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