Faut pas sortir le soir à Buenos-Aires!

yan--2

J'ai perdu mon moleskine

Dans un bouge à Buenos-aires,

Dans les bras d'une coquine

Taillée comme un bulldozer.

Après un énième verre,

La dame était si câline,

Que moi la tête à l'envers,

J'suis monté dans sa berline.

Dans les rues de Buenos-Aires,

Les lumières des vitrines

Qui descendent vers la mer,

Ont des couleurs opalines.

C'est à bord d'une bisquine

Que j'ai rencontré ses frères,

Des pêcheurs de sardines,

Le pétard en bandoulière.

Dans un coin de la cuisine,

Là mon coeur s'accélère,

Je regarde ma copine:

"J'prendrai bien un' petite bière..."

Mais voilà que les trois frères,

Le sourire aux babines,

Me regardent de travers

En s'foutant de ma bobine.

"Si tou vou tou moleskine,

Tou sé cé qué tou dois fairre,

Sour la tab dé la couissine,

Tou pos' toutes té affairres!"

Et c'est sous un réverbère,

Au matin d'humeur chagrine,

Assis et nu comme un ver,

Que j'relis mon moleskine...

Signaler ce texte