Fils du vide.

flolacanau

Il composait des textes doux qu'il hurlait sur scène

parce que la vie coulait ses rêves dans le béton

et égorgeait intentions et promesses.

Il vivait dans le gouffre de ses aspirations expulsées;

Il était écrivain mots dits, à l'ire entre les lignes.


Elle promettait Éros, il récolta son frère :

Érèbe, le fils du vide, et autres boxeurs de chaos.

Étendu pour le conte qu'ils avaient inventé,

Il resta face contre terre, exsangue, ex terminé.


Il alignait les phrases, la parait de merveilles

Et elle y répondait, émue et euphorique.

Il décompose, pourrit sur pied et ses vers s'en ressentent

Il pleure plus qu'il n'écrit sur ce qu'elle croyait être.

Il pleure plus qu'il n'écrit d'avoir tant cru ses mots.


Il est mort foudroyé, grillé sur le fil amant

ou pendu en cou lisse aux lèvres qui s'éloignaient

Certains disent qu'il vit encore, qu'il végète, manque de pot!

ou qu'il erre, orphelin de cette rare paire fusion.


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