Correspondance qui n'en est pas une.
De très bonne heure, j'ai sauté de mon lit défait.
Un grand verre de pamplemousse, petit pipi, une douche rapide.
Une culotte, un short, un tee shirt en coton .
Cheveux attachés rapidement.
Je suis allée partie pour faire un footing.
Court car il faisait déjà très chaud.
A cause du monde dans le bois, j'ai renoncé à marcher.
En fait, il faut y aller encore plus tôt le matin.
Dans la voiture, je me sentais toute bizarre de vous imaginer assis à côté de moi.
Je souriais d'un air niais et béat.
A tel point que j'ai failli oublier le radar.
Toute excitée en m'imaginant vêtue d'une robe, sans culotte en-dessous ; en imaginant qu'il y ait (ce qui est fréquent) un contrôle de police .
Pendant le footing que je me suis forcée à reprendre malgré le monde,
je n'ai pas cessé de penser à cette petite culotte que j'aurais envie de confectionner.
Encore une espèce de fantasme.
Je courais, à peine essoufflée par la course mais troublée par l'humidité de mon short.
Cela m'arrive si souvent, trop souvent, lorsque mes pensées s'échappent vers vous.
Le temps mystérieux, indomptable, c'est parfois si long.
Tout peut arriver en l'espace d'un mois, d'un jour, y compris la mort.
Un jour, c'est aujourd'hui. Cela peut être demain. Ou ne jamais arriver.
Je ne vous ai jamais vu, pas davantage touché ou senti et pourtant j'ai déjà peur de vous perdre.
Vous pourriez être un de ces attachements en miroir qui ne sont, ni plus, ni moins que l'ombre de soi-même. Non.
Rien de cela. Je suis bel et bien attachée à vous, mais vous n'êtes pas un attachement pour autant.
A croire que vous avez tout chassé sur votre passage, tout passé au marbre, y compris le narcissisme.
Je suis attachée à vos mots, à votre esprit.
Je suis attachée à la sensualité que vous m'inspirez.
Pour être sincère et sans cachotterie puérile, je suis accrochée par votre érotisme.
Par le sens particulier que vous donnez à l'érotisme.
Je rêve que vous m'attachiez à vos désirs que je ne connais pas vraiment mais que je devine.
Je suis rentrée, transpirante, assoiffée.
Tellement assoiffée de vous.
J'ai pris une douche, au début sans ôter mon short, ni mon tee shirt.
J'ai imaginé que vous m'épiiez, attendant que je me mette nue.
Je le fis. Mes tétons étaient dressés. Je les ai offerts à votre vue.
Impudiquement mais à l'abri de tout regard, j'ai uriné dans la baignoire.
J'ai fait couler le jet frais sur ma nuque, aimant qu'il coule sur mon dos.
Je me suis tournée, pour que vous puissiez voir mes reins cambrés, mes fesses.
Accrochant le pommeau à son support, je me suis lavée.
Comme j'aurais tant voulu que vous me laviez.
La journée s'est traînée. Comme moi.
Par chance, j'étais quand même occupée.
Ma nuit fut agitée et guère reposante. Ma tête est encore sous l'emprise de la confusion.
Vous vivez dans ma tête et dans mon corps. Je me sens téléguidée.
Plus fragile que jamais.
Dans le même temps et sans contradiction, le fait que vous existiez me rend plus forte.
Ton texte est d'une émouvante spontanéité, j'en suis jalouse mais y mets un coup de coeur
· Il y a plus de 6 ans ·anna_lise
jalouse????? au fond, cela me réjouit!
· Il y a plus de 6 ans ·marivaudelle
Lorsque l'on est attaché à quelqu'un, il nous "poursuit" à chaque moment de notre vie !
· Il y a plus de 6 ans ·Très beau texte émouvant et sensuel...
Louve
Merci Louve
· Il y a plus de 6 ans ·marivaudelle
Je rejoins le commentaire de Ménestrel. Le désir vif et permanent, les différents états d'esprit qui s'enchaînent à toute vitesse dans ta tête, cette journée qui n'en finit pas à force de languir après lui, mais qui pourtant s'écoule rapidement parce que justement, tu penses sans cesse à lui... C'est comme un ruisseau qui s'écoule vers le fleuve principal. Comme toi vers lui...
· Il y a plus de 6 ans ·Sy Lou
comme il est beau ton commentaire, grand merci SyLou
· Il y a plus de 6 ans ·marivaudelle
En contradiction avec le titre, je trouve ce texte très réussi dans sa spontanéité très sensuelle. Mon coup de coeur.
· Il y a plus de 6 ans ·menestrel75
Touchée par votre coup de coeur
· Il y a plus de 6 ans ·marivaudelle