Frère de...

Hervé Lénervé

Chronique familiale intimiste.

Quand j'étais petit... Oui, déjà... j'étais un petit gringalet timide, peureux, limite simplet. J'avais les cheveux si longs... Non, plus déjà... que j'en avais un sur la langue. Je zozotais donc, à cause de la peur du coiffeur.

Et je m'habillais en fille, tant qu'à faire, il faut le préciser. Ce qui réduisait mes probabilités de chances de survie dans la cité dortoir à l'infinitésimal minimaliste. D'autant plus qu'à l'époque, le fait de porter des robes pour un garçon n'était pas bien vu.

Eh bien, non, je n'ai jamais été bousculé, chahuté, racketté, violé par les autochtones de la cité, les barbares, quoi.

 En fait, les enfants d'avant n'étaient pas plus tolérants que les brigands de maintenant, pour autant. Non ma réussite d'intégration à mon milieu social hostile fut due au passage préalable de mon gros frère ainé dans la cité.

Lui, il n'était pas comme moi, c'était un méchant, un violent, un dur. Pour le situer, il avait inséré des lames de rasoir dans les coins de son cartable pour sa rentrée à l'école primaire. En fait il avait laissé des traces indélébiles de son passage qui favorisèrent le mien, par la suite.

Pas touche ! C'est un frangin de...

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