Fugue nocturne

A l'heure où l'horizon s'enveloppe d'un sombre voile,

Quand au son enchanté de la flûte de Morphée,

Dans un profond sommeil , sombre toute la cité,

Semblant comme inhibée par le feu des étoiles.

Commence alors le règne de mes songeuses folies.

Commence alors mon rêve d'éternelle noctambule.

Et sous le ciel en deuil, percé de jaunes bulles

J'erre de rue en rue dans la ville endormie.

Comme une somnambule, seule dans l'obscurité,

Je marche, cours et saute ,le cœur plein d'euphorie.

Et, c'est à pleine bouche que je croque la nuit !

Et que je la savoure le corps comme enivré ...

Brusquement, je me fige puis je lève la tête ;

Et le regard planté dans les yeux du ciel noir

Je parle avec la lune, chante avec les planètes

Muettes confidentes de tous mes désespoirs.

Mais quand au crépuscule, s'allume un nouveau jour

Que se lève la brume du mystère des ténèbres

A l'ombre de mes murs, agressée de lumière

Les yeux clos, je m'éclipse , me protéger du jour.

Jour qui éclaire mon âme, ma conscience, mon esprit

Jour qui ,de ses rayons, analyse ma vie

Jour qui m'oblige à fuir pour ne pas affronter

Dans un triste combat, toutes mes réalités.