Fulgurance ferroviaire

menestrel75

et métropolitaine, car les voyages forment à tout âge:
Fulgurance dans le métro,
Entre Gare de l'Est et Gare du Sud,
Fulgurance dans un tortillard,
Ou dans un TGV moderne,
Amoureux de transports,
Les transports en commun,
Dans les transports,
Et dans les transports amoureux,
A vous, Ma Dame, je voudrais dédier ce secret,
Qu'en moi, j'ai gardé.
Amoureux fou,
Il faut l'être sans doute
Pour qu'entre deux stations de métro,
Entre deux gares ferroviaires,
D'un doux envol,
Dans un regard,
Sans un mot,
J'ai cueilli dans ses yeux hagards,
Cette fulgurance,
Née d'un simple effleurement,
Initiation à une nouvelle connaissance,
D'adolescents.
Ils avaient sauté,
Légers,
Dans le métro.
Ils s'étaient retrouvés dans un train
Et ont immédiatement éprouvé grand entrain.
Leurs regards se sont cherchés.
Celant leurs mots.
Leurs yeux se sont racontés,
Ils se sont dit de doux secrets,

Nés de douces complicités,
Des amours nouvelles-nées.
Le matin encore,
A l'aurore,
Leurs corps emmêlés,
Dans leurs odeurs miellées,
Ont répondu à leur désir
Qui ne voulait pas mourir.
Ils s'en sont allés,
Dans le rues, leurs mains liées.
Les regards, accrochés,
Les lèvres prêtes à se livrer
Un autre secret.
Leur corps a été sage,
Mais plein de désir encore,
Ne voulait pas redevenir sage.
Pas encore.
Il se voulait insistant,
Comme perçant
Encore à l'aurore,
Dans un cri : "Encore !"
Ils ont sauté,
Légers,
Dans le métro.
Leurs regards se sont cherchés.
Pas un mot....
Leurs doigts entrelacés,
Se sont serrés,
A se faire mal...
Tendrement mal.
Fous, leurs yeux ont mêlé leur eau,
Fulgurance dans le train,
Et sans un seul mot...
D'un simple effleurement,
Tout doucement,
La vie à coulé,
Coulé,
Dans de doux bouillons,
Qu'elle serrait dans de doux vallons.
Ils s'en sont allés mourir,
Sans que ne cesse le désir
Au coin de ses yeux,
Toujours et encore curieux.
J'ai bu à la fontaine de ses larmes,
Comme à une source de vie.
Ses yeux encore abasourdis,
Le cœur bondissant,
Elle me donna à boire au calice
De son humanité éveillée.
Par ce doux éveil, d'une éblouissante alarme,
Son âme, gonflée,
Encore étourdie,
A dit merci.
Ce souvenir est resté une douce connivence.
A son âme, a révélé, une nouvelle connaissance.
Et, si dans un moment de la vie,
D'un stupide entêtement,
Ils vont pour s'égarer dans de faux semblants.
Leurs yeux se sourient,
Et attendris,
Chuchotent : « Souvenez-vous ! »
Rappelez-vous,
La douce fulgurance,
Entre deux stations,
Gare de l'Est-Gare du Sud !
Fulgurance dans le métro,
Fulgurance vertigineuse en train,
Rappelez-vous toujours,
Racontez-vous encore.
Entre Gare du Nord et Gare du Nord.
L'initiation à la connaissance,
De la douce fulgurance
De perdre le nord ensemble..
 
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