Grenade

A l'intérieur de mon estomac

J'ai dégoupillé ma grenade.

Elle pulvérise cet amas de mots

Jusqu'à en faire de la marmelade.

Armée de mon indécence

J't'éjecte toi mon alter délétaire,

Qui t'fige dans l'existence

De cet ulcère qui m'lacère.

Tu m'fais mal

Comme ces balles de plomb

Qui s'logent dans mon mental.

Tu m'perfores le plastron

Pour couler du plâtre dans mes failles.

Mais qu'est ce que tu crois?

Qu'à l'intérieur tu m'cicatrises

Que ta prose est médicale?

Mais ce chaos c'est ma crise

Mon appendice viscéral!

Tout ce que tu fais

C'est presser sur la gachette,

Plus tu veux m'aider

Plus tu scléroses ma tête.

Tu t'es pris pour Dr House,

Mais j'suis ton erreur médicale

Plus tu m'guéris, plus j'tousse,

J'suis plus complexe qu'une fractale.

J'suis pas ton jouet

J'suis pas non plus ta came.

T'as pas besoin de m'pousser à crever

Plus j'écris, plus je canne.

Essaye pas d'me formater

Si tu m'scannes tu vas t'électrocuter,

J'suis une prose mort-née

Et j'me délite à force de lutter.

Et si j'm'écroule dans tes bras c'est rien

Tout juste une excuse pour t'offrir mes reins

J'suis pas fragile, j'suis pas cassable

Défonce moi le corps que j'devienne palpable!

J'veux déteindre sur ta peau

J'veux être ton tatouage

Que tu sentes mon étau

Devenir ton outrage.

J'serai là décalquée sur ton insolence

Et tu m'verras juste en surbrillance.

Tu vas sentir à travers ton poûl ton erreur

Et tu vas enfin comprendre ma terreur.

Car si dans mon estomac c'est Gaza,

C'est parce que dans ton coeur je me vois.

Et si dans mes nuits je me désagrège,

C'est parce que leur pouvoir a pris mes rêves.

Alors oui, ca se carbonise à l'intérieur

Mais j'peux faire quoi à cette heure?

Rien c'est une évidence.

Tout comme ces vers vides de sens.