Heligoland de Massive Attack

Christophe Paris

Un diamant noir de mélancolie réparatrice en cas de grande blessure. Du down tempo fantomatique, éthéré et lumineux d’ombre.

Pilule 1

 Un morceau qui te tartine dans ton fauteuil.

On appuie sur play et le monde est sur pause. Synthés inquiétants, grosse définition sonore sur les toms, rythmique minimaliste, voix mélancoliques. La montée est progressive. On décolle, break éthéré et redescente sur la phrase du début. T'es calmé, calé, calfeutré.

 Pilule 4

 ‘Tention ça mord, bass ultra speedée, caisse claire en delay muli-tap. Et ces cuivres, ligotés de cordes, qui t'attachent et ravagent tout sur leur passage. C'est pas terminé tu vas capituler après la bataille. Tubas et trombones se bastonnent jusqu'à la dissonance pour finir par te fusiller dans une unité bouleversante. Attention si tu traverses un boulevard t'es en danger.

 Pilule 6

 Sans doute la compo la moins accessible. Pur chef d'œuvre. Une relecture urbaine et décalquée du mythe du crooner à l'ancienne. Voix, cuivres, cordes s'envolent là où personne n'est allé. Fascinant. Pas facile d'y rentrer. Après on veut plus en sortir.

 Pilule 7

 Le morceau à emporter sur la lune. Une bombe suave et réconfortante. C'est simple, si t'as une copine tu passes 48h à réinventer le kamasoutra.

Si t'es seul, que tu te sens crevé, moche, imbaisable, englué dans ton canapé avec le cendrier bourré de clopes, c'est comme si des bras sortaient des enceintes pour t'enlacer. Et si tu joues les costauds, façon même pas mal, la montée finale finira par te fondre de partout comme un bonhomme de neige aux Maldives.

 

Mes favoris sur cet album, les autres titres aussi valent le détour.

(9/10)

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