HISTOIRE VRAIE

mysterieuse

HOMMAGE A MA MUSE AU MASCULIN


Il m'échappe, il m'éreinte, me prive de volupté, limite mes espoirs de vouloir le combler de mes baisers funèbres .Déséquilibre absurde pour deux âmes écorchées. 
Au faubourg de nos cœurs nous nous sommes rencontrés, derrière des mots éparpillées sur l'écran anonyme de mes nuits endeuillées d'amour et de désir. Il abordait mes rêves, sans y être invité, y injectait sa fièvre de mâle en liberté.
Dans le creux de mes reins, capable d'innocence, coupable d'interférence à haute toxicité, il posait son regard avant de louvoyer, remettant à plus tard ses désirs harmonieux d'abolir de ses mains et ses reins mélangés, ma criminelle cambrure coupable de tant d'orgueil. Disciple malgré lui de ma cour très privée des hommes épris des libertés sensuelles féminines, il pénétrait l'intime de mes écrits de sa plume libertine avide de mes émois. Un duel périlleux que nos joutes de mots pour épancher nos maux !

Une dominante sensuelle exprimait mes aveux, féminité et diablerie. J'aimais l'en effleurer pour plus de poésie, mais aussi l'en enivrer pour plus de fantaisie.
Dans nos cœurs assoupis du rythme trop poussif d'une vie sans élan, la magie d'un instant, le furtif d'un sourire, le fugace d'un regard coupable de séduction, a semé un désordre tintant et puis retentissant.
Séduire sans faux pas n'est une chose aisée et la beauté n'est pas critère fondamental mais plutôt un atout supplémentaire, un signe extérieur plus ou moins complice de la richesse intérieure. J'ai continué, sans relâche, à accrocher mes mots, derrière mon écran. Lui, lecteur attentif, à déchiffrer mon âme, s'est épris d'une femme au miroir envoûtant, succube virtuel sur fond de liberté, capable, sans même le désirer, d'ensorceler l'esprit, en le rendant charnel permissif. J'ai accroché mon âme au fil de mes écrits.

La lumière était belle ce matin là.

Il a posé mes yeux, au bord d'une falaise un jour plus malheureux, où la vie se fit glaise. Rester ou bien partir ? Tel était son dilemme, le cœur à vif, anéanti par la perte prématurée de la chair de sa chair ! Mon regard attendri de sa vie malmenée, vola à son secours. De mes iris de jade, je détournais le cours …d'une rivière sombre et sinueuse alimentée de larmes abondantes et salées. Sa vie chavirait au-dessus de la mer .La douceur de mon regard surgi de nulle part, le lui interdisait, le baignait un instant dans une léthargie, puis le ramenait à la vie. Il aimait ce qu'elle était, elle ne le savait pas .Il se promettait de le lui dire …Elle portait un prénom, le mien, et un pseudo, enrobé de mystère. Il ne faillirait pas, il la rencontrerait, c'était écrit, je le rencontrerais, mais je ne le savais pas. Il est certains destins, incertains par nature, dont il est préférable de prendre possession, diriger sans entrave, jusqu'à leur éclosion.

C'est lui qui me raconta cet instant de sa vie, à notre premier rendez-vous, cette fraction de seconde qui le ramena à la vie. J'étais celle qui l'avait sauvé sans le savoir, sa flamme jumelle.
Je garde en mémoire son regard ému, lorsqu'il me racontait, avec émotion, mais aussi beaucoup de sérénité apparente, l'importance de cette rencontre. Il devait de vive voix, son regard plongé dans le mien, me remercier.
Quelques naïves et maladroites confessions plus tard argumentées de mes rires, il était sous le charme de cette poète ballerine qu'il découvrait en moi. Ma nette tendance à la volubilité, loin de le saouler avait l'air de le séduire

A compter de ce jour, je ne désirais que sa bouche pulpeuse, gourmande de mes lèvres et de ma rage d'aimer.

L'Amour a besoin de fondations, parce qu'un grand amour n'est jamais écrit d'avance.

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