Histoires de tous les jours

aile68

Ce sont des histoires de tous les jours, pendues aux lèvres des jeunes filles en fleurs, des histoires effrénées ou lentes comme un long jour de pluie, jamais comme on le voudrait même pas en rêve. Se lever tôt le matin pour saluer la beauté du ciel et de l'univers, une musique naissante qu'accompagne un gentleman au piano. Pas de mélancolie, juste un peu de nostalgie pour ces jours heureux, ces liens qui unissaient les garçons et les filles dans les cours de récré. Foncer chez le marchand de couleurs après l'école, casser sa tirelire pour deux francs six sous de bonheur plein de produits chimiques qu'on avalait avec tout le plaisir du monde. Continuer sa route avec d'autres parfums, donner de l'importance à ces choses pas importantes, et puis un soir parler comme on n'a jamais parlé, dire ce qu'on a sur le coeur, la vie, la nuit, et puis pleurer. Semer des cailloux derrière soi pour retrouver le chemin du bonheur et réaliser qu'ils ont été changés en souvenirs, sauter de l'un à l'autre comme à saute mouton, remonter jusqu'au premier jour de notre mémoire, jusqu'à la première réminiscence.

Ce sont des histoires de tous les jours, entre thé et café, croissant et pain au chocolat. Oublier ce qu'on voulait dire, réussir à dire ce qu'on a sur le bout de la langue dans une délivrance peu commune, ressentir des sensations d'avant, de quand on était bien, on voudrait les faire durer mais d'autres réalités nous accueillent, un présent complexe et varié, fait de projets et d'un passé lointain qui me protège. Sortir des brumes d'un amour du dimanche, un jour gris où il avait plu, j'avais écrit une histoire, la première peut-être, comme un premier baiser.

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