HORRIBLE RENCONTRE

COMME TOUS LES JOURS LA JEUNE FILLE SE RENDAIT A SON TRAVAIL. C'ETAIT UNE JOURNEE COMME LES AUTRES PLUTOT MOROSE. LE POSTE QU'ELLE AVAIT N'ETAIT PAS DES PLUS PASSIONNANTS. EMPLOYEE PAR ALTERNANCE, LES TACHES QUI LUI INCOMBAIENT N'ETAIENT PAS INTERESSANTES. ELLE ETAIT CEPENDANT HEUREUSE D'AVOIR DECROCHE LE JOB CAR CELA LUI PERMETTAIT DE SUBVENIR A SES BESOINS MEME SI LA PAYE ETAIT MAIGRELETTE.

TOUTE A SES PENSEES, LA JEUNE FILLE N'AVAIT PAS REMARQUE QU'UN HOMME A L'AIR SINISTRE L'OBSERVAIT AVEC INSISTANCE. MAIS SOUDAIN SON REGARD DISTRAIT CROISA LES YEUX SOMBRES DE L'INDIVIDU QUI LA DETAILLAIT D'UNE FACON INQUIETANTE DE LA TETE AUX PIEDS.

UN FRISSON LUI PARCOURUT ALORS L'ECHINE ET ELLE SE LEVA POUR ECHAPPER AU REGARD DE BRAISE POSE SUR ELLE. HEUREUSEMENT, LES PORTES DU WAGON S'OUVRIRENT ET ELLE SE PRECIPITA DEHORS PUIS SE MIT A COURIR, EN PANIQUE TOTALE, LORSQU'ELLE S'APERCUT QUE LE SOMBRE INDIVIDU ETAIT A SES TROUSSES. ELLE ACCELERA ENCORE SA COURSE FOLLE POUR ECHAPPER A SON POURSUIVANT, CROYANT VIVRE UN CAUCHEMAR MAIS TELLE ETAIT LA REALITE ET LA DISTANCE QUI LA SEPARAIT MAINTENANT DE SON AGRESSEUR RETRECISSAIT A VUE D'OEIL. ALLAIT-ELLE S'EN SORTIR ? TOUS SES ESPOIRS S'EVANOUIRENT LORSQU'ELLE SENTIT UNE POIGNE DE FER S'ABATTRE SUR SES EPAULES ET UNE DOULEUR FULGURANTE AU NIVEAU DES CHEVEUX QU'UNE MAIN LUI TIRAIT VIOLEMMENT LA FIT S'IMMOBILISER. E

ELLE ETAIT IMPUISSANTE LORSQU'ON LA TRAINA DANS UNE SEMI-OBSCURITE, LE PIRE ETANT QU'ELLE SE TROUVAIT A CE MOMENT LA DANS UN LIEU DESERT.

ELLE ETAIT DONC MAINTENANT A LA MERCI DE CET INCONNU : QU'ALLAIT-IL LUI ARRIVER ?

ELLE PARVINT A TOURNER LA TETE POUR VOIR SON VISAGE : UNE PEUR TERRIBLE, TELLE QU'ELLE N'EN N'AVAIT JAMAIS EPROUVEE, S'EMPARA D'ELLE CAR CE QU'ELLE VIT PENCHE SUR ELLE ETAIT VRAIMENT EFFRAYANT.

UN SOURIRE CRUEL ET MALSAIN DECOUVRAIT DES CHICOTS MONSTRUEUX . LES YEUX DE BRAISE EXORBITES SEMBLAIENT VOULOIR SORTIR DE TETE ET UNE VOIX D'OUTRETOMBE MURMURA A SON OREILLE : "TU NE M'ECHAPPERAS PAS MA JOLIE"

ELLE FUT ALORS PLAQUEE AU SOL PAR UNE FORCE SURHUMAINE, IMMOBILISEE ET INCAPABLE DE REMUER UN SEUL MEMBRE LORSQU'UNE IDEE SUBITE VINT ILLUMINER SON CERVEAU PARALYSE PAR LA TERREUR : SI ELLE PARVENAIT A ERADIQUER SA PEUR EN LA REMPLACANT PAR LE CHAGRIN, LES LARMES ET LA SUPPLICATION ALORS PEUT-ETRE SON OPPRESSEUR CHANGERAIT-IL D'ATTITUDE ?

ELLE DECIDA DONC DE JOUER LA VICTIME EPLOREE ET SE MIT A GEMIR TELLE UNE BETE BLESSEE. SES PLAINTES ETAIENT TELLEMENT POIGNANTES QU'ELLES VOUS ALLAIENT DROIT AU COEUR ET QUE VOUS N'AVIEZ QU'UNE ENVIE C'EST DE VENIR EN AIDE A  CETTE CREATURE AFFAIBLIE ? L'AFFREUX PERSONNAGE QUE LA PEUR HUMAINE GALVANISAIT,  ALLAIT-IL LUI AUSSI S'APITOYER SUR SA VICTIME CONSENTANTE ? A LUI DE DECIDER DU SORT QU'IL LUI RESERVAIT : BON OU MAUVAIS ?

L'ESPOIR COMMENCAIT A RENAITRE DANS LE COEUR DE LA JEUNE FILLE QUI PENSAIT AINSI SUSCITER LA COMPASSION ET LA PITIE DE SON PIRE ENNEMI MAIS ELLE COMPRIT VITE QUE SA DERNIERE HEURE ETAIT ARRIVEE LORSQUE CELUI-CI SE JETA SUR ELLE POUR LUI DECHIQUETER LA POITRINE DE SES MAINS GRIFFUES.

LE TABLEAU ETAIT TERRIBLE CAR L'IMMONDE CREATURE SE DELECTAIT DU SANG DE LA JEUNE FILLE, LAPANT AVIDEMENT LE LIQUIDE ROUGE QUI GICLAIT DE PARTOUT.

RIEN NE SEMBLAIT L'ARRETER DANS SON DELIRE CANNIBAL, TANT ET SI BIEN QU'AU PETIT MATIN NAISSANT, IL NE RESTAIT PLUS QU'UNE CARCASSE FUMANTE DE CE QUI FUT UN JOUR UN ETRE HUMAIN AU FEMININ.