Hubert fonce au but. (11)

Yvette Dujardin

Auprès de son père, qui commençait petit à petit à revenir à la vie, Sara, elle, s’enfonçait toujours dans son mutisme.

Les yeux vides, perdus dans un autre monde, elle niait ainsi, l’acceptation de la mort de l’être aimé. Sa jeunesse avait sublimé son expérience amoureuse, avec Hubert. En pensée, ressassait, comment elle s’était donné à lui. Entièrement, sans aucune pudeur.

Aymen, vint la voir, et lui demanda si elle pouvait venir reconnaître le corps de son ami, car, si c’était le français, il devait le rapatrier.

Elle refusa, ne pouvant pas voir Hubert, dans cet état. Aymen, lui ayant dit que le corps était criblés de balles et le visage défiguré, elle voulait garder intacte l’image de son grand amour aux yeux bleus.

Cette demande, la fit revenir dans la réalité, elle appela Julien Vancaille, qui promit de venir, aussi vite que possible

Quand il arriva, Sara se jeta dans ses bras en pleurant, c’était la première fois, qu’elle laissait éclater sa peine. Julien, essaya de la consoler, mais son métier, faisait qu’il ne pouvait montrer ses sentiments, de plus, Hubert agent secret, n’avait aucune identité pour les autres, lui seul savait. Lui disant, qu’il irait voir le blessé, promit de l’avertir, si c’était Hubert.

Confiante, tout en priant que ce ne soit pas lui, elle attendit.

Julien Vancaille devant le corps, martyrisé, ne laissa rien voir de ses pensées, il était seul, l’ayant demandé. En sortant, dit à Aymen :

 ─ Oui, c’est bien lui, le français chargé de délivrer les agents prisonniers.

Puis allant voir Sara, confirma, la mort d’Hubert, et qu’il partait avec lui, en France.

Aucun son ne sortit de ses lèvres, elle acquiesçât, d’un simple mouvement de tête. Puis, pris la main de son père, et resta là, visage de madone à la peau si translucide, couleur opaline, ses yeux, plus noirs que jamais, impressionna Vancaille.

Il la regarda un moment, puis baissant la tête, sortit.

Julien Vancaille, prit contact avec ses agents, encore en place. La ville se remettait doucement des violences des jours précédent. L’armée rebelle, pour l’instant, avait pris le pouvoir, avant de nouvelles élections.
Les morts par milliers, avaient été enterrés, il y avait eu quelques lynchages des pros Bachar, mais Abdel Razzak Tlass, avec ses hommes, avait fait une déclaration, dont le principal était une trêve, avant les procès, surtout de Bachar al-Assad et ses ministres. Les mercenaires, la plupart, lapidés, sont en prison, et l’ONU, essaie, plus ou moins bien, de faire régner la paix, parmi les rebelles, qui, la plupart ont eu leurs familles décimés, et cherchent à se venger.

La paix, sera difficile a maintenir, il y a encore des membres de l’armée de Bachar, cachés, ci et là. Et des mercenaires aussi, des tireurs d’élites cachés, mais dénichés, malgré les risques mortels.

Une année plus tard, la vie avait repris son cours à peu près normal, les tensions en Orient c’étaient calmés, pour l’instant, à part quelques attentats dans des villes, de toute façon, les terroristes, pour parvenir aux milles vierges, étaient toujours près à se sacrifier. Les hommes, même des ados, avaient vécu, dans ses idées, depuis l’enfance. La terre, ne sera jamais en paix, tant que ces idées moyenâgeuses, persisteront.

Sara, son père, guéri, mais les marques de ses tortures, resterons à jamais marqué sur et en lui, avait repris ses habituelles taches, un moment, elle avait pensé qu’elle pourrait partir en France, quitter ce pays qui lui avait fait tant de mal. Ayant repris son travail à l’hôpital, tant de blessés avaient encore besoin de soin, surtout les enfants ayant été torturé, il y avait un travail de psychologie à faire, et c’était son bonheur d’aider ses enfants et adolescents, brisés, orphelins. Quand, l’un deux guérissait, il restait pour aider ses amis, car une union fraternelle, c’était faite entre eux. La mort qu’ils avaient vu de près, avait sapé leur confiance dans les adultes.

Aymen Zaydane venait souvent la voir, il n’osait lui dire l’amour qu’il avait pour elle, mais ses sourires, elle les gardait pour les enfants, donc il ne disait rien, se contentait de l’admirer. Elle était si belle et seule.

Sara, le soir, après sa journée, rentrait chez elle, son père, restait enfermé dans la propriété, au frais, sous les arbres. Il ne voulait pas sortir, d’ailleurs il ne pouvait pas, il était en chaise roulante, ses bras, brisés par ses bourreaux, guerrissaient lentement, avec beaucoup de rééducation et il fallait le pousser. Le soir, quand le soleil, disparaissait, il acceptait que Sara, le pousse jusqu'à la porte, mais pas plus loin ; lui aussi, avait gardé les séquelles de ses tortures. Le temps, arrangerait les choses, mais il était encore trop tôt !

La servante, avait préparé le repas, et partait aussitôt le retour de Sara. La journée, elle s’occupait de toute la maisonnée et ses habitants.

Ils étaient à table, quand on sonna à la grille. Elle n’attendait personne et son père non plus, elle jeta un coup d’œil par la fenêtre, mais ne vit qu’une ombre. Elle hésita puis après un coup d’œil, vers l’escalier du haut, elle alla ouvrir. C’était peut être Aymen, jamais ils n’avaient de visite, ses deux meilleurs amis mort, et…

Elle demanda, de loin, qui est là ? Mais aucune réponse, elle prit une arme, et se dirigea vers la porte lentement.

─ Qui est là ? répétât-elle !

─ Moi, Sara !

Le son de la voix,  la fit frissonner, mais c’était impossible, il est mort, cela devait être quelqu’un qui avait les mêmes intonations.

─ Qui êtes vous, ou je tire !

─ Toujours aussi sauvage, Sara !

Non, ce n’est pas vrai, se dit-elle, défaillant presque, elle n’eut que le temps d’ouvrir la porte, et elle eu un malaise. Elle tomba, mais fut rattrapé par des bras, et soulevé jusqu'à la maison.

Elle fut déposée doucement sur le canapé, et quand elle reprit ses sens, son père était au dessus d’elle, une serviette mouillé dans les mains, il l’avait réanimé.

─ Père, que se passe-t-il ?

Son père, recula, quelqu'un le tirait en arrière et découvrit l’homme derrière lui.

─ Hubert ! s’écria Sara, prête à défaillir de nouveau, mais il se précipitât, et l’enveloppant dans ses bras, pris sa bouche en un long baiser, qui faillit l’étouffer.

─ Hubert, comment se fait il, tu étais mort, Vancaille me l’a dit.

─ Chut, plus tard, je t’expliquerais, pour l’instant, je veux te regarder, t’aimer, toi que j’ai failli perdre, je suis revenu que pour toi et…

─ Chut… Viens, suis-moi, dit-elle, en faisant un clin d’œil à son père en passant.

Elle l’entraina dans sa chambre, à l’étonnement d’Hubert, quand même, son père était là !

Elle passa devant le lit, et là, il vit un berceau, où dormait un bébé.

Sara le regarda, un sourire attendrit sur les lèvres, elle rayonnait de bonheur, et dit :

─ Je te présente ton fils, il s’appelle Hubert, Assam, Amir. Je voulais un prénom français, mais je voulais qu’il ait celui de son père aimé et de mes amis syriens.

Hubert, ravi, retrouvais une femme qui l’avait envouté, lui, l’ombre, le solitaire, il était maintenant lié à ses deux êtres, une qu’il chérissait, et un petit bout qu’il allait apprendre à connaître.
─ Il a trois mois, tes yeux bleus et comme tu vois mes cheveux noirs. Hubert, comme je t’aime, tu es là, bien vivant, j’ai tellement souffert, quand je t’ai cru mort.

─ Je te raconterais tout, d’abord je ne m’appelle pas Hubert, c’est mon nom d’agent, je m’appelle…

─ Chut…..aime moi ! Plus tard ! Viens…

Fin.

  • Merci à vous tous de m'avoir lue, la fin, je l'ai voulu ainsi, sans explication de son sauvetage, car qui sait si je lui donne une autre mission, un jour, je pourrais commencer par là, car Vancaille à dit que c'était lui, le français mort, j'avais l'explication, mais Sara, n'a pensé qu'a une chose, son amour revenu et son bébé,bises à vous!

    · Il y a plus de 11 ans ·
    Moi

    Yvette Dujardin

  • super contente de la fin!c'est romantique a souhait!!!

    · Il y a plus de 11 ans ·
    Suicideblonde dita von teese l 1 195

    Sweety

  • très jolie fin Yvette! bravo!
    et c'est vrai que tes petits enfants ont de la chance!

    · Il y a plus de 11 ans ·
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    Karine Géhin

  • Je ne pouvais vous faire cette peine, mes amies, et qui sait, il peut encore servir!
    Merci pour cette assiduitée, et votre gentillesse, vos propos sont toujours si gentils, merci à vous, je vous embrasse bien fort.

    · Il y a plus de 11 ans ·
    Moi

    Yvette Dujardin

  • Tout est bien qui fini bien... Avant de nouvelles aventures. Bravo Yvette !

    · Il y a plus de 11 ans ·
    Version 4

    nilo

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