Humeur

Quelquefois j’abhorre la vie à en dégueuler

Me vient alors des flots de haine, ce sentiment excécré entre tous

Alors je tuerais à l’arme blanche, doucement en fouillant l’entraille

Pour effacer l’injustice, supprimer la cohorte des malheurs.

Il faudrait des litres de sang pour calmer ma colère

Que la vie s’en aille à gros bouillons des corps qui m’ont meurtri

Que la mort accueille le perfide, l’intrigant dans un geyser rouge et libérateur

Entraînant avec elle ma colère et ma rancœur

Que je me réveille enfin apaisé, regardant de nouveau le soleil

Libéré .

Libéré, mais meurtrier

Soulagé, mais assassin

Ma haine intacte  dirait: tu n’effaces rien.

Je graverais dans une dalle funéraire, la fin de l'autre

et mon nom  s'inscrirait aussi. La tristesse me collerait aux yeux

Le sang aux mains

Et je ne pourrais qu’hurler ma douleur, après ma colère

Alors je me mettrais à boire

Pour effacer le couteau et le geste

Et je roulerais sur sa tombe, accablé de détestation.

Le salaud, l’infâme m’aura frappé de ma lame.

Ce soir, faisons la paix, ma douleur

Demain je lèverais mon verre aux rayons de midi

J’aurais passé mon chemin, oublié l’affront

Et il y aura un mort et un ivrogne de moins.

Il ne saura rien du sort que je lui avais promis

Et je continuerais à regarder les filles

A la terrasse du « sans soucis »

Et lui sera content du tour qu’il croira m’avoir joué, sans savoir qu’il est mort et ressucité.