I-mobile

Décroche, décroche, il t'appelle, ton portable, important, ouais sûrement, les vibrations sur ta table, de chevet, te sonnent même quand t'es en train d'fourrer, j'pourrais, t'dire que c'est le diable, mais je resterai aphone, même si l'son d'ton téléphone, me fait péter un cable. Sache que bouygues telecom, t'as bien fait esclave, t'a berné comme une conne, un con, ça m'est égal, je n'tai pas à la bonne, tu te racontes des fables, et à chaque fois qu'il sonne, tu files comme une balle, c'n'est pas l'ultimatum, pas là l'ultimatum...

Moi, je reste injoignable,et ça depuis l'école, et c'est indispensable, pour pas qu'mon âme s'envole.

Dans le bal du siècle, fait d'technologies mornes, tu te cloues le bec, ne crois pas être responsable. Tu vas plus voir ta daronne, tu l'appelles au bout d'un cable. Un coup d'pelle dans la plage, de tes réflexions molles. Et ouais fallait l'dire, y'en a qui crèvent la dalle, alors qu'ici on rigole, accrochés au portable. Ablation d'la raison, rapprochons nous du sol. Au lieu d'la thune et l'sexe, la terre et l'sable.

Toujours plus, toujours plus, a la gloire du progrès, toujours plus, toujours plus, loin d'la réalité. Irrité par le surplus, de conneries, qu'on fait maintenant aimer, même aux gosses de rue. Et les porcs se ruent, dans la porcherie, et ce joli décor, porte au pilori. Dans les ports, s'alignent, des pléthores de vide, avides de notre or, ils nous vendent le pire. Terrible sort, dont nous sommes la cible. Ciblons donc les torts, de ces marchands risibles. Que jamais encore, on n'nous offre l'inadmissible. Du riz pour le corps, et d'l'eau, si possible. Et Si tu me mens encore, m'prends pour un imbécible, si jamais tu m'endors, je jure sur la bible, que tu r'partiras mort, j'suis loin d'être paisible, terre matrice, mi amor, je t'offre mes missiles.