Ibrahim Maalouf, ce poète. Festival Moz’aïque le 18/07/2014
valulea
Reconnu comme le meilleur trompettiste de sa génération dans le monde, Ibrahim Maalouf a su m'emmener sur un territoire qui m'était inconnu : le jazz.
Avec joie de vivre et poésie, je dis OUI.
On m'a fait découvrir Ibrahim Maalouf il y a de cela un an et demi, via une vidéo live sur internet.
Beirut.
Toute une histoire.
Cette chanson, c'est des émotions mises en musique.
Il ne m'en a pas fallu plus pour saisir l'occasion de sa venue au Havre, et bouger mon postérieur un mercredi soir. D'autant plus qu'un concert en plein air, au mois de Juillet, et dans ce lieu à l'appellation si mélancolique que portent les Jardins Suspendus, ça ne se refuse pas.
Allons-y gaiement, entre colocataires et amis. Une fois sur place, un commentaire unanime s'impose : on n'avait jamais vu tant de monde à ce festival, ce génie de trompettiste compositeur de musiques de jazz en surprendra plus d'un.
Le concert commence.
Le début me parait difficile, je n'arrive pas vraiment à me mettre dedans. Je trouve que son groupe de musiciens ne permet pas suffisamment de le laisser s'exprimer comme je l'attendrais.
Il faut dire que Beirut - la seule vidéo que j'ai vue de lui - c'est 9 minutes de sa trompette accompagnée d'un faible son de clavier, puis 3 minutes d'explosion instrumentale - et croyez-moi, si on est à l'écoute on ne s'ennuie pas une seconde.
Puis vient une musique plus pétillante, et mon corps commence à m'entrainer dans des mouvements qui pourraient s'assimiler aux premiers pas de danse que tenterait une ado de 12 ans.
Sans prévenir, après avoir réveillé le public tout juste ce qu'il faut, il prend la parole. Il nous salue, présente ses musiciens, et nous parle du morceau qui va suivre. Beirut. Il nous raconte l'histoire qui lui a inspiré cette composition, son histoire.
Je n'attendais que ça, tous mes sens sont en éveil, je suis prête à recevoir une claque.
Ma seule déception, c'est qu'il ait fait tant participer le public en demandant de chantonner sur la mélodie. Ce n'est pas une mauvaise chose en soi, au contraire même. Et pourtant ; ça créé des coupures dans son interprétation.
Mais vient le moment de l'explosion des émotions - et là c'est clair, l'enthousiasme modéré du début laisse place aux frissons et aux poils qui se dressent. Je me rends compte que mon visage sourit tout seul ; je me dis que je dois avoir l'air d'une idiote, mais tant pis, c'est trop bon.
Rares sont les musiques qui font vibrer chaque petite parcelle de mon corps, celle-ci en fait définitivement partie.
La suite du concert se déroule dans une écoute pleine, le public profite participe et apprécie.
Quelques solos et nuées d'applaudissements plus tard, c'est déjà la fin du concert. Il nous raconte une nouvelle et dernière histoire - enfin, officiellement nous dit-il - celle de True Sorry. L'histoire de comment un rêve qu'il a fait une nuit l'a mené à rafler sa troisième Victoire de la Musique, et à devenir le premier instrumentiste à gagner ce prix dans la catégorie Musiques du Monde. De façon sincère et modeste. Très fort le garçon.
Les jurys ne s'y sont pas trompés, cette chanson sans paroles est simplement géniale.
Puis c'est la fin du concert - enfin, officiellement nous avait-il dit.
C'était sans compter sur l'apparition d'une cornemuse au beau milieu de la scène. Une cornemuse et une trompette dans un duo endiablé au parfum de rock, qui l'eut cru. Un enchainement de solos, et le batteur qui s'y met aussi, qui se déchaine, qui nous ensorcèle.
Nouvelle fin, on salue les artistes un par un, on dit merci, et on s'en va.
Ou pas.
Rebelote. Il nous parle de sa fille Lilly, 4 ans et demi. Il nous raconte sa future vie d'enfant, d'adolescente, de femme forte et indépendante. Une belle vie. Le tout en musique. Un régale qu'on ne pourra décrire.
Cette fois-ci c'est la bonne, les applaudissements ne cessent plus, les gens ont aimé.
Pour ma part, si un jour quelqu'un me demande qui est Ibrahim Maalouf, je dirai simplement :
Ce mec est un Artiste.
Le genre qui se ballade avec un grand A.
Vous voyez ce que je veux dire ?
Ce mec sait sortir des sons improbables de sa trompette, il compose des morceaux qui vous emportent - sans que vous ne vous en rendiez compte - dans les méandres de la vie, des moments les plus beaux aux moments les plus sombres.
Sa musique chargée d'émotions est énoncée avec talent, légèreté et poésie.
Oui c'est bien ça, ce mec est un poète.
Ahhh je voulais aussi faire ma chronique sur un concert d'Ibrahim Maalouf ! :)
· Il y a plus de 10 ans ·Je vois que ça nous a plu autant à l'une qu'à l'autre !
hermane
apparemment oui :)
· Il y a plus de 10 ans ·valulea
J'étais présente à ce même concert !! Je que ce n'est pas grave s'il y a 2 histoires sur un même concert...? De toute façon le votre est bien classé, ce sera 2 compte rendus du même artiste :) Au passage, j'ai bien aimé votre récit!
· Il y a plus de 10 ans ·J. Miromensil
merci c'est gentil je suis contente que ça plaise. j'ai hâte de voir votre version du concert, c'est intéressant d'avoir 2 ressentis, 2 points de vue différents :)
· Il y a plus de 10 ans ·valulea
Oui, superbe Beirut à écouter le soir et la nuit, comme en ce moment même où j'écris.
· Il y a plus de 10 ans ·connaissez-vous également Jan Garbarek ... dans la même veine mais au saxophone
akhesa
sur vos conseils j'ai pris le temps de découvrir un petit peu, ce sont de jolies mélodies
· Il y a plus de 10 ans ·valulea