Il paraît que le temps soigne

 J'y ai cru tu sais, à tes belle paroles, à tes fausses pensées. Tes mots doux sur ma peau et puis, ton couteau contre ma gorge. C'était l'absolu, l'éternel, le combat, la passion.

Je n'étais qu'une gamine pleine de rêves, tu as été mon bourreau.

Comment aurais-je pu savoir que ta violence me détruirait ?

Un coup. Deux coups. Des menaces. L'acte sexuel interdit.
«  Réconciliation ».

La lame dans ta main.

Tes poings sur mon corps.

Pensées qui divaguent.

Des bleus, encore des bleus.

«  Il faut que tu t'en ailles » ! Paroles de mes amis.

«  Tu ne peux pas continuer comme ça ! » Toujours.

Mais moi, je t'aimais. Même quand tu étais violent. Mais moi je t'aimais, à chacun de tes mensonges, peut-être même, davantage.

Tu as voulu me posséder entièrement.

M'avoir rien que pour toi. Alors tu me cognais, alors tu me violais, alors tu me disais que tu m'aimais. Alors tu me mentais, encore, et toujours.

Aujourd'hui, plus d'un an après, je commence à pouvoir parler de toi librement, sans vaciller, sans trembler, sans pleurer, sans sentir ces milliers de poignards dans mon ventre.

Mais, la peur que j'ai envers les hommes est belle et bien restée. Je n'arrive plus à faire confiance, à aimer correctement. Déjà que je n'étais pas très «  saine d'esprit », depuis toi, c'est pire.

Je n'y arrive plus. A me donner, à écouter, à aimer comme il le faudrait, à désirer sans « absurdités ».