il sera une fois

nessim

c’est doux des vers à soi


Dans ma tête il y a un labyrinthe,
sur tous ses murs court un nom,
toujours le même qui s'empreinte
en permanence de ma raison : 
Tout de suite, là, Je veux écrire.
Je veux écrire tout ce que j'ai à dire.
Du papier, de la peau ou un bout de ciel,
de quoi écrire tout ce qui peine
à sortir, toi
surtout toi,
je veux tout te sortir de moi.
Je vais t'écrire en grand toi.
Ce devrait suffire un toi en grand
pour tout te contenir dedans.
Quel plaisir je prendrai
à t'effacer après.
A repasser du blanc à couvrir tout ton toi.
Il ne pleuvrait plus à l'intérieur de moi.
Je veux écrire, pour être moi
on peut s'écrire à soi ?
oui, mais alors des mots doux,
des mots du bout des doigts.
Bonne idée après tout
je peux me faire des vers à moi,
c'est doux des vers à soi
où tu ne serais pas. 
Il faut vraiment que je t'écrive toi,
qu'avec adresse je te l'envoie.
Il faut que j'écrive ton nom,
pour en casser les lettres
voir si je peux me permettre
d'en faire l'abandon
pour les mots à revenir
d'une pêche au souvenir
qui ne donne que les bons.
Je veux écrire tout ce que je veux plus dire.
Du papier, de la peau ou un bout de ciel,
je veux écrire en rouge, en noir, des je t'aime
prendre ces lettres , les rajouter aux tiennes
y mettre le feu ou plutôt la glace pour en fin repartir
moins lettré moins savant
amnésique, du passé
de l'amour innocent
Nettoyé, détaché,
pas besoin de repasser
je ne saurai même plus que tu as existé
je ne saurai même plus où elles sont passées
toutes ces lettres manquantes à mon alphabet !
Je vais écrire une histoire
une qui commence par il sera une fois
où le passé n'aura plus rien à voir
où le présent s'inventera.
Un titre, une tête de chapitre, une introduction,
je veux écrire bras levé, plume en l'air
avec une encre de nuage trainante à l'horizon
pour pouvoir déposer d'une main légère,
un point final,
qui t'efface.
Un espace,
Pour une nouvelle capitale…

 
 
 
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