Ile Usion, ma terre nid

pseudonyme

Ile Usion, ma terre nid.

J'ai perdu mon île. Tu ne l'aurais pas vue ?

Elle est émoussée mais fertile. Aguicheuse mais capricieuse. Elle sait y faire avec les hommes. Avec les hommes en général j’entends. Mais attention, le malentendu est commode. L'île est alors réformée, l'espace amputé. De l'île, mon image et nation, il ne demeure qu'un mot. C'est cette contraction qui la détériore. Il ne subsiste qu'illusion. Elle dépéri, se fane : on grandit. Les mots s'atrophient lorsque l'on vieillit. On la perd vite de vue, l'île. Le mot par contre on en abuse partout. C'est un lieu commun, où l'on promène en lépreux celui qui ne se complaît pas dans la fatalité.

L'île, semblable à une mer, me berçait et me bordait dans mon sommeil.

Parfois, elle dérive et si je la néglige je peux la retrouver là où je ne l'attendais pas. L'onde, mutine, charrie souvent à contre courant.

J'ai perdu mon île, Usion. Ma ternie, mon inspiration.

Signaler ce texte