Ils étaient là

sophiea

Love was in the air

Hier nous étions invités à une jolie fête. Celle des cinquante ans d'une amie très proche. Il y avait ses parents, son frère (venu d'Australie avec sa femme, et leur bébé tout juste né en France), sa famille proche, quelques amis et une invitée surprise dont je vous parlerai après. Seuls sa sœur, leur famille colombienne et leur ami Erwan  manquaient… Mais ils avaient enregistré de chouettes messages vidéo.

C'était incroyablement touchant de voir tout cet amour pour Eloïse et pour moi de revoir des gens que je connaissais depuis mes treize ans. La tante qui nous invitait dans sa maison de l'Ile de Ré, sa douce cousine de Poitiers, sa copine de Freneuse et surtout ses parents. Partager un moment avec eux me ravissait. Les voir vieillir me permettait de projeter comment mes propres parents auraient vieilli aussi. Son père  avait été présent pour mon père jusqu'au bout et était venu lui rendre visite peu avant qu'il ne décède. 

Et l'invitée surprise arriva : c'était la prof de piano d'Eloïse puis de ses filles après. Elle était russe et incroyablement belle. Tout droit sortie d'un conte avec ses grands yeux emplis de nostalgie slave. Elle se mit à jouer de tout, classique, musique de films, chansons françaises. Puis chacun prit la parole pour dire un mot sur Eloïse. Et les mêmes magnifiques paroles revenaient, sur sa gentillesse, son empathie, sa gaieté, sa curiosité et son goût des voyages, son courage, la beauté et la solidité de sa famille pluriculturelle, sa disponibilité, son soutien sans faille ni jugement, la grandeur de son âme qui dépassait sa grandeur en taille (Loloye et son mètre 82). Quand mon tour vint, je résumai notre amitié en un mot : fous rires tant nous ne pouvions nous empêcher de glousser à chaque fois que nous nous retrouvions comme si nous avions encore 14 ans. 

Puis, sa fille ainée, sans pouvoir retenir ses larmes la remercia d'être ainsi : aussi copine que mère et de pouvoir ainsi tout lui dire (même si cela lui avait été parfois reproché). Le père d'Eloïse, très ému aussi, dit, pour la première fois, combien il était fier d'elle. Sa mère, en larmes, parlant de sa Loloye, sa fille ainée, sa première avec qui elle se sentait encore fusionner. Son frère dit l'importance de sa grande sœur dans sa vie, combien elle était toujours là pour lui, et que lui -une fois ses sanglots calmés- serait toujours là pour elle aussi.

Toute cette émotion, ce fut trop pour moi. Je pensais à mes parents qui ne fêteraient jamais mes 50 ans (mon père avait raté mes 20, 30, 40 ans, ma mère mes 40…). La lumière se mit soudain à clignoter et mon Eloïse, comprenant exactement ce que je ressentais, vint me serrer contre elle et me dit : ils sont là. Tes parents sont parmi nous, là juste derrière toi. Regarde la lumière, ils se manifestent comme cela. J'en suis sûre. Ils ne nous quittent jamais tout à fait. Et là… sans même le savoir, la prof de piano se mit à jouer la chanson préférée de ma mère. Ma fille mit son bras autour de moi, aussi abasourdie que moi par cette coïncidence qui n'en n'était peut-être pas une ...

Carlos, son mari fut le dernier à prendre la parole. Un très joli discours sur Eloïse où il parlait de la chance de pouvoir mêler affection et admiration dans son couple… Tout fut tellement beau et attendrissant. J'aimais tant tous ces gens. Dernière chanson : la balade des gens heureux dont nous reprîmes le refrain en chœur. On aurait pu mieux choisir pour finir la journée non ?

 

PS : La chanson préférée de ma mère était :  « Sorry seemed to be the hardest word » d'Elton John. Tout est dit dans le titre.

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