I've lost a friend.
oriana
Un jour vous vous levez, vous tenez droit sur votre chaise, face aux professeurs et écrivez sur le papier ce que vous êtes.
Vous écrivez un métier. Moi j'avais le choix... Je n'avais pas de restrictions.
Je n'aimais "juste" pas les maths, je préférais travailler dans le coeur.
J'ai toujours eu les meilleures notes en Français. J'écrivais des textes sur le fonctionnement des humains, la mort, la vie...
On me dit être douce, n'être que pensée.
Et je voulais être psychologue, m'infiltrer dans celles-ci.
Depuis petite, j'en ai vus défiler, des gens pour soigner mon cas, n'étant pas née dans une bonne famille. Je n'avais rien demandé et après l'école, jusqu'à mes dix ans environs, je voyais défiler les visages, toujours nouveaux.
Des visages flous me conseillant, enfin plutôt à ma mère, que je devais prendre des cachets pour dormir.
Petite, j'étais celle qui voyais des yeux partout, qui voyais et qui voit toujours des choses car elle est seule.
Dans chaque placard, serrure ou dessous de porte.
Je suis celle qui sens des courants d'air à minuit sur son visage, et qui pleure à travers un sourire car elle se sent seule.
C'est même pas se sentir seule. C'est être perdue.
Puis, rien n'a jamais réussi à fermer mes yeux et à les rendre apaisés. Je restais et criais, j'étais dans mes cauchemars et rien n'arrivais à me faire rouvrir les yeux, j'étais perdue.
Seule, on m'enfermait dans une chambre noire.
Après, on s'étonne que je m'inventais des histoires imaginaires, ayant été jetée dans cette chambre.
Le dos trempé de sueur, je voyais toujours des monstres me trancher le dos ou des gens me crier à la gueule.
Je ne les écoutais jamais et me mettais en boule, les yeux fermés, les mains crispées sur les oreilles, j'appelais à l'aide mais personne ne venait.
Seule dans le noir.
Puis, j'ai trouvé la lumière d'une lampe pour m'aider à lire la nuit. Je ne fermais presque jamais les yeux, que pour rêver.
A l'école je séchais, j'avais un père alcoolique et les policiers qui débarquaient à la maison regardaient avec un sourire mon père qui buvait des bières sur le canapé, ayant frappé précédemment ma mère.
Elle appelait à l'aide aussi, mais à cette époque là elle "dormait" avec moi.
On donnait des chances à mon père.
Comment aurait-il pu les attraper, perdu dans ses paquets de bières qu'il vidait chaque jour?
Il me frappait, criait, a voulut découper ma mère à la tronçonneuse, mais non, la justice n'a jamais envoyé ce déchet en prison.
C'est pas un père. Je n'hériterais jamais de son sens et de sa violence atroce et pathétique.
Il n'a même jamais payé ma pension.
Pas grave, quand il crèvera, j'aurai ses vingts milles euros qu'il nous doit depuis 2008.
Depuis que je meure.
La vie s'est dégradé, je vivais comme un animal, ne connaissant rien du monde extérieur. A part les sentiments et les larmes qui venaient la nuit.
On a brisé mon enfance et la pureté n'existe pas. La beauté non plus, il y aura toujours une tâche au tableau de la vie.
J'ai envie d'arracher ma toile.
Puis, j'ai grandit, j'ai prit un peu de poids car j'avais plaisir à manger et je suis retournée à l'école. On m'arrachait les cheveux et j'ai découvert les insultes.
Je continuais à "sourire" poliment aux gens.
Puis, j'ai perdu du poids. J'ai pas changée, j'ai toujours de la répulsion pour les individus.
Et... J'ai stoppé les médecins. C'est pas une boite de saloperies qui répare un cœur.
J'ai toujours eu le cœur brisé et en ruine.
L'écriture et une personne me sauve chaque jour, maintenant.
Je pensais devenir psychologue, m'infiltrant dans les âmes, n'étant que pensée.
Je voulais juste tenir une main. Aider mon semblable, l'humain, qui a tant de mal à vivre et plus de facilité à mourir.
J'ai vu défiler les maladies mentales, les suicidaires, les meurtriers.
Quelles différences? Ils sont tous fatalement humains, et c'est tout.
C'est beau l'humanité et la société, hein?
Basées sur le principe de crever ou de faire crever pour monter en puissance.
Quelles belles merdes vous êtes. Quelles belles merdes nous sommes! Nous sommes tous pareils. C'est beau, on est censés être uniques et nous faisons tous des erreurs.
Que nous sommes tous moches. Tous égoïstes et dégueulasses.
Mais bon, rien n'est acquit, donc vous êtes ce que vous êtes.
La vie est un grand Mcdo géant, on entre comme on est et on sort car y'a trop de monde. Bien foutu, avouez-le!...
Et je pensais soigner, mais que puis-je faire? Nous irons toujours mal. Les sourires sont illusoires. C'est le cœur qui sourit.
Et suite au mien qui ne ressent rien, je voulait en faire sourire plus d'un.
Mais pardon, j'avais oublié que les psys étaient traités de fous chez les gosses et ils ont bien raison. Tu aides pas les autres parce que tu vas bien. Certes, on a tous la capacité d'aider et d'être psychologue, mais peu résistent.
Je pensais l'être et me laisser plonger dans le mal que vous faites tous avec vos mots, vos gestes.
Ce que je n'avais pas prévu, c'était qu'on me propose un poste où je gagnerais environ trente mille euros. On me propose d'être avocate et d'être libre avec tant d'argent.
Des amis de ma mère, des grands travaillant dans le droit me propose une place.
Mais la vérité, c'est que je n'ai pas une voix qui s'impose. Je voudrais apprendre, être libre avec de l'argent...
Mais être psy, même si je serais traitée de folle, me comblerai bien plus que de crier au coupable, alors que nous le sommes tous. Peut-on enfoncer quelqu'un plus qu'un autre? Bah, ça s'appelle la loi.
Je ne sais que choisir. Mon cœur me crie de choisir la voie que j'ai choisis depuis que je comprends.
J'ai perdu un ami.
Merci beaucoup.
· Il y a plus de 10 ans ·oriana
émouvant, violent et touchant à la fois..
· Il y a plus de 10 ans ·lucastissier
Catulle Foudre : J'ai écris ces mots les larmes aux yeux... Je suis vraiment horrifié que tu pleures. Je suis désolée d'avoir trouvé les mots... Pardon.
· Il y a plus de 10 ans ·Lou : Merci Lou et pardon de ma dureté... Merci d'adorer comme-même! Tu es très gentille de me proposer ton aide, si j'ai besoin. Merci, je t'adore.
writemotions : Oui, je comprends. :)
Merci de tes mots.
oriana
C'est super beau au-delà de toutes ces horreurs, je pense que tu comprends ;)
· Il y a plus de 10 ans ·dreamcatcher
c'est magnifique ma belle. C'est dur, vraiment, mais c'est beau, et les larmes me sont venues aux yeux.
· Il y a plus de 10 ans ·"Quelles belles merdes vous êtes. Quelles belles merdes nous sommes! Nous sommes tous pareils. C'est beau, on est censés être uniques et nous faisons tous des erreurs."
j'adore!
bravo ma belle, et je vois que ton passé est dur.
Je suis avec toi je le serais a jamais
Lou
"On a brisé mon enfance et la pureté n'existe pas. La beauté non plus, il y aura toujours une tâche au tableau de la vie."
· Il y a plus de 10 ans ·On ne pouvait pas dire mieux.
Je suis en larmes.
odeanox
Tu me fais pleurer, t'es vraiment... Formidable toi aussi.
· Il y a plus de 10 ans ·Je n'en ai pas l'air, j'en ai eu un. Sauf que la tristesse peut augmenter l'égo des autres, alors je ne me plains pas sur papier. Y'a pas de justice. Personne n'a un beau passé, alors je suis heureuse et me bats comme je peux.
Enfin, qui a dit que j'étais heureuse et que je voulais me battre? Je ne le fais pas pour moi. Je suis contente qu'il t'ai choqué. La vie est dure et si on a pas de "bravoure", on finit mal, on va dire... Je me contente de respirer, de vivre, de manger et d'aimer. J'éprouve pas le besoin de sombrer. Merci, mais tu préférerais que je sois quoi? :)
Merci, tu es vraiment une personne importante qui m'aide un peu. Merci noryx.
oriana
Tu as vraiment l'air d'avoir eu un passé difficile. Je trouves ça ignoble, qu'on puisse en avoir un comme cela sans que "justice" ne soit rendue... C'est vraiment un texte choc, surtout venant de toi qui écrit des textes si poignants mais... Je n'ais pas trouvé malgré tout de la tristesse dans ce texte. J'ai juste trouvé de la dureté mais tout de même de la bravoure de ta part... Je ne sais pas où tu as trouvé la force de te battre, de surmonter tout ça. Mais quoi que tu choisisses comme voie, je suis sûre que tu seras une personne formidable.
· Il y a plus de 10 ans ·noryx