J’ai fait un rêve !

C'était une compétition de billard, sport… jeu… distraction… passe-temps, peu importe, mais disciplines des plus techniques bien que peu spectaculaire, il faut bien le reconnaître.

Alors, que dans mon rêve les compétiteurs, des athlètes de haut niveau, (eh, personne ne les a forcés, non plus), compétent dans leur discipline, « compétitaient » avec un léger handicap.

En effet, dans mon rêve, la compétition se déroulait dans une piscine. Le tapis du billard effleurait l'eau, c'était beaucoup plus délicat d'être précis, puis pour corser encore un peu la chose, des requins nageaient tranquillement dans la piscine. Mais les requins, vous savez ce que c'est, quand ils nagent tranquillement, on dirait qu'ils sont déjà énervés, pas tranquilles du tout, les poiscailles ! Alors, imaginez avec des tas de guibolles qui gesticulent un peu dans tous les sens sous leur nez, ça les excite, bien sûr, ce serait de la provocation si ce n'en était pas.

Maintenant nos sportifs de haut niveau, nuls dans l'eau (ils n'avaient qu'à être des intellos comme tout le monde, aussi), en avaient marrent de perdre des guibolles à tort l'haricot, aussi comme ils étaient vach'tement balèzes de la citrouille également, ils inventèrent le slip de bain kangourou avec plusieurs guibolles en mousse, tout autour qui gigotaient avec le bonhomme qui gesticulait.

Pour parfaire le stratagème les sportifs s'enduisaient les quilles d'un répulsif à requin, une vieille recette maison de grand-mère qui vous mettait les jambes en feu pour une semaine et vous donnait des démangeaisons atroces pendant un mois. Par contre, complètement inefficace sur les requins, l'anti-requin. On se demande même si cela ne les attirait pas plutôt.

Mais les traditions sont ce qu'elles sont, elles n'ont pas besoin de marcher pour avancer. La croyance crée la foi…des fois, bien sûr, le requin se trompait et chopait par hasard la mauvaise jambe… enfin, je veux dire la bonne… la bonne à manger, du moins, pour les goûts culinaires, assez rudimentaire, du reste en passant, des requins. Evidemment, le joueur jouait moins bien sur une patte et dans ce cas-là, souvent, il perdait par forfait à cause du dépeçage en règle systématique pratiqué par les autres requins qui n'avaient encore rien mangé… il faut les comprendre, aussi, la faim justifie les moyens.

Je trouve personnellement, que ce carnage nuisait à la réputation de ce noble sport et que l'académie du billard ne s'en trouvât pas grandie de l'adopter. Mais comme on dit chez nous qui savons planter les choux à la mode gauloise, « le public est roi » et comme cela lui plaisait un max de voir des mecs jambes par-dessus tête, tout emmêlés avec toute leurs pattes molles et des morceaux de barbaque de partout, la discipline fut inscrite aux Jeux Olympiques.

Au même titre que le lancer de poids dans la cage aux tigres. Le javelot au milieu d'une steppe en feu. Le deux cents mètres, départ-arrêté, en course de haies avec des lames de rasoir sur le haut des obstacles. Le saut à la perche du haut d'un gratte-ciel…

Enfin, toutes ces nouvelles disciplines qui essaiment un peu partout dans tous les pays civilisés.

Bon, rassurez-vous, tout ceci n'était que dans mon rêve, comme on en fait tous et comme l'on dit chez nous qui savons tuer les Sioux à la mode indienne, un rêve ne devient prémonitoire que s'il se réalise dans la réalité.

Et nous en sommes tellement éloignés, non ?