J'avais choisi tes bras

nestorphee

J'avais choisi tes bras

Pour l'éternité,

J'avais choisi tes bras

Pour m'y sentir choyée, pour m'y sentir bercée,

Pour m'y abandonner.

 

J'avais choisi tes bras,

J'avais pas vraiment vu, pas réalisé

Que quelqu'un les avait lacérés.

Je m'y suis blottie, je m'y suis endormie,

Et j'ai même rêvé.

« Moi, construire une famille, j'y arriverai,

Moi, vivre un conte de fée, j'l'avais mérité »

 

J'avais choisi tes bras

Pour m'y réfugier, pour y trouver la paix, la sérénité.

J'avais choisi tes bras

Pour me sentir guidée, pour me sentir portée,

Pour y trouver la liberté.

 

J'avais choisi tes bras,

J'avais pas vraiment vu, pas réalisé

Que quelqu'un les avait lacérés.

Je les ai caressés, je les ai embrassés,

Alors même qu'ils étaient meurtris.

 

« Je t'accepte comme tu es, je te l'ai crié,

Moi, je te soignerai, j'suis sûre, j'y arriverai.

Je t'aime, y'a que ça de vrai ».

 

J'avais choisi tes bras,

Pour l'éternité,

Alors j'ai pas vraiment compris

Lorsqu'un jour, tu es parti.

« J'ai trop honte, j'suis pas à la hauteur »,

C'est ce que tu m'as dit.

 

Dans tes bras, c'est ma mère que tu as tenue,

Pourtant, c'est bien à moi que tu avais dit oui.

Dans ses bras, un soir tu t'es blotti,

Tu rêvais d'elle, tu lui as même écrit.

 

J'avais choisi tes bras

Pour porter nos enfants.

« Construire une famille, c'était sûr, j'allais y arriver,

Vivre un conte de fée, la vie me le devait ».

Alors j'ai choisi tes bras

Pour m'y enfermer.

Au creux de toi, j'ai voulu oublier,

Que c'était ma mère que tu avais embrassée.

Au creux de toi, je me suis blottie,

Ma vie rêvée, je la voulais.

Parce que c'est toi, l'homme de ma vie.

 

J'avais choisi tes bras,

J'avais pas vraiment vu, pas réalisé

Que quelqu'un les avait lacérés.

Je les ai caressés, je les ai embrassés,

Alors même qu'ils étaient meurtris.

 

« Je t'accepte comme tu es, je te l'ai crié,

Moi, je te soignerai, j'suis sûre, j'y arriverai ».

 

J'avais choisi tes bras

Pour l'éternité,

Alors j'ai pas vraiment compris,

Lorsqu'un jour, tu m'as frappée.

Dans tes bras, tu m'as portée, à mon chevet tu as veillé,

A l'hôpital toute la nuit.

Les gendarmes m'ont questionnée : « que vous est-il donc arrivé ? »

A eux aussi, j'ai menti. Ils n'auraient rien compris.

 

Tu as choisi mes bras,

Pour te faire pardonner.

Tu as levé les yeux et je t'ai caressé.

Je crois que mon âme, ce jour-là, je te l'ai donnée.

« J'en suis sûre, on va y arriver. »

 

Tu as choisi mes bras,

Pour tenir nos enfants.

Alors je t'ai fait jurer de bien nous protéger.

Tu as promis, tu as menti.

Mon ventre rond, tu m'as cognée.

 

Tu as choisi mes bras,

Aujourd'hui j'te les ai retirés.

Car cette fois, je n'ai pas supporté,

Une fois de trop humiliée,

Que tu les soignes dans ceux d'une prostituée.

 

J'avais choisi tes bras,

Pour y vivre un conte de fée,

Mais tu avais trop mal pour me tenir serrée.

 

J'y crois toujours, à tes bras lacérés.

Mais ça y est, j'ai compris,

Je peux pas les soigner, au prix d'ma dignité.

Tu es l'homme de ma vie, c'est la seule chose que je sais.

Alors mon amour, sache que je t'attendrai.

  • Il y a parfois des grandes histoires d'amour qui ne peuvent être vécu. J'en vie une depuis des décennies, et de mon vivant elle m'emportera vers l'infinie ...

    · Il y a presque 8 ans ·
    M3

    Thierry Le Bricoleur

  • il n'y a rien à attendre, rien d'autre à faire que partir, et se protéger

    · Il y a presque 8 ans ·
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    Susanne Derève

    • Oui je suis partie et je n'ai pas compris au fond pourquoi j'étais tellement déchirée... Finalement, j'avais tant de raisons de le détester. J'ai compris maintenant ses comportements même si je ne l'excuse pas. Il y a un homme au fond de lui. J'attendrai qu'il le trouve avant d'accepter à nouveau ses bras.

      · Il y a presque 8 ans ·
      Pas toi

      nestorphee

    • Attendre ???

      · Il y a presque 8 ans ·
      Photo

      Susanne Derève

    • Je comprends l'étonnement que peuvent générer mes écrits. Je vous remercie de votre soutien, il me fait du bien.

      · Il y a presque 8 ans ·
      Pas toi

      nestorphee

  • ...on se détruit pour faire face à nos peurs, parfois on met un masque pour paraître plus fort, parfois on se mutile l âme pour pouvoir être à la hauteur...parfois on touche le fond et on entraîne avec nous ceux qui nous tiennent la main...parfois on arrive à leurs lâcher la prise avant qu ils ne se blessent....d autre fois on reste figé dans ce monde ou cogner fait moins mal qu'embrasser...par peur de faire face à notre vie qui es belle...et qu on est sûr de ne pas mériter.....alors on replonge et ça continue encore et encore.......cette poésie est d une franchise qui se coupe au couteau....bravo pour ton talent d artiste et de femme.Bravo simplement d avoir une plume en or...

    · Il y a presque 8 ans ·
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    mery

    • Même quand tu fais des commentaires, tu fais de la poésie et tu résumes tellement bien ce que j'ai enfin compris... Grâce à toi. Merci

      · Il y a presque 8 ans ·
      Pas toi

      nestorphee

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