Je m'explique...

Hervé Lénervé

J' ai un cerveau à plusieurs étages, je m'explique.

Rez-de-chaussée, tout va bien. Ma chérie me dit, « Va chercher de l'eau au garage. » Cool, je gère, opération facile, in the pocket.

Et là, il y a comme une fuite. Une fuite de cerveau, je me retrouve au premier étage. C'est curieux, ça fait plus grand. Alors, que j'étais parti pour aller chercher, quoi déjà ? Des patates ? On n'en mange pas.

Je me demande combien il peut avoir d'étages mon cerveau ?

Mais quel con, il a suffi d'y penser pour que je sois au deuxième étage. C'est encore plus grand. Là, il y a un truc ? Ca va finir par se péter la gueule, l'édifice. A moins, qu'il n'y aie plus de gravité, ici comme là et que la structure ne repose que sur du vide de nulle part ailleurs. Ca s'tient, c'est logique. Je gère... Je suis parti pour une opération simple. Allez chercher des courgettes à la cave à grenouille. Comment ça, une opération simple ? On n'a pas de cave, je n'aurai jamais de temps d' en creuser une !

Encore, mais c'est un véritable gruyère, mon cerveau.

Troisième étage, salon du tout à faire péter. Explosif dernier cri, de la marque « « Boum, BadaBoum  ! »

Un gruyère, mon cerveau, même pas foutu de construire du solide, étanche à la pensée. Que l'on veut emprisonner au nom de la liberté. Libérons la pensée de ces chaînes qui l'enserrent au radiateur. Elle n'a rien fait.

Ce n'était pas elle.

Elle n'était même pas là

Elle n'y a que pensé.

La, la, la, la, la et la.

Sur un air d'accordéon, Léon au pupitre, ses doigts agiles et véloces courent sur le clavier. Et encore sans chaussure, tu vas finir par te blesser, Léon.

Et quelques jours plus tard, je reviens du garage via la cave avec un pack d'eau, avant que les gendarmes ne commencent les recherches.

Signaler ce texte