Je ne voudrais pas

Je ne voudrais pas, par un matin annonciateur d'hiver

              Surprendre dans ton regard

Les reflets d'un monde où je n'ai plus ma place

Je ne voudrais pas au crépuscule de mon existence

Déambuler dans le vide d'un cheminement sans repère

En ce lieu où les sables mouvants de l'oubli

            Engloutiraient la pierre précieuse de mes petits bonheurs accumulés

Alors par une douce nuit d'été

       Je m'allonge sur le sable d'une plage, d'ici... d'ailleurs

         Émerveillé, je contemple l'immensité rassurante de notre univers

       Constellation de lumière qui me rappelle la vacuité de mes désirs

J'écoute le réel dans ses moindres bruissements

          Le roulement des vagues sur le rivage

                   Le murmure du vent dans les feuillages

                          Le pas léger d'un homme épris de liberté

Je deviens la terre qui enfante la diversité du vivant

        Le feu bienfaisant du soleil

              Témoin de l'existence d'une essence créatrice

Je deviens l'eau, sève nourricière où tout a commencé

        L'air qui m'élève au-dessus de la morosité des villes

Au delà de la cupidité triomphante.

Sur tes lèvres

              Dans le creux de tes mains

                                         Sur nos silences

Je dépose mon unique bien:

                                           L' amour.

( photo de l'auteur)