Je suis catho

Il est évident que l'assassinat du père Jacques Hamel a suscité l'effroi. Même si la pratique religieuse n'est plus de mise grosso modo depuis le siècle des Lumières, on ne peut pas nier les racines catholiques de la France. On s'est soudain souvenu que notre pays est la fille aînée de l'Église, de saint Denis, de saint Martin, de saint Louis, de sainte Geneviève, de Jeanne d'Arc.

Par contre, je suis interloqué. Sur Facebook et autres réseaux sociaux, je n'ai vu aucune initiative où un internaute déclamait : « Je suis Jacques » ou « Je suis catho ». Mais il est vrai que Pokémon GO fait la une. N'est-il pas étonnant, et ce malgré tout le respect que je dois aux victimes du 7 janvier 2015, que des journalistes qui, je n'engage ici que mon modeste point de vue, s'amusaient à jouer les pyromanes aient été érigés au statut de martyrs républicains, terme perverti si on se réfère au sacrifice des premiers chrétiens qui moururent dans le souci du message christique d'amour, de respect et de tolérance ?

Pour éviter tout amalgame, je note que bien des messages viennent des musulmans. Sans doute parce l'immense majorité a conscience d'être en première ligne d'une suspicion qui mélange un islamisme radical, qui n'est pourtant que la stratégie de cyniques baasistes, et une religion qui prône tout autant que les autres la paix.

Je suis catholique pratiquant. J'étais au défilé de la République à la place de la Nation. Alors, j'invite, que dis-je je prie, les athées à venir ce dimanche dans une paroisse par respect des valeurs de notre patrie, dont les notions de liberté, d'égalité et de fraternité ne sont guère éloignées de celles défendues par les pratiquants dominicaux.