JE T'ATTENDS

seb365

une quête...

Dans les rues noires, dans les rues sombres, dans les rues sans visages, dans les rues sans noms, dans celles inconnues, dans celles découvertes, dans celles dévêtues, dans celles à l'envers, sous les jupes, sous les dentelles, sous les nuisettes, dans les soutien-gorge, dans leurs yeux, leur bouche à bouche et dans les sourires que je dessine au couteau  sur l'écorce d'un arbre ;  je t'attends.

 

Sur les routes de campagnes,  les terrasses du dimanche, les avenues à Paname, les plages incandescentes, les halls de gare, les aéroports, les aires d'autoroutes, dans les embouteillages et dans l'ombre, plus que dans la lumière, dans la nuit, dans un récit, et dans les voix nouvelles sous un abat-jour, dans des paroles  cousues dans l'ourlet d'une métaphore oblongue  ; je t'attends.

 

Dans les restaurants,  dans les escalators en panne, dans des magasins de passage,  sur les bancs publics, dans les champs fanés, dans les champs fleuris, dans les champs Elysées, aux terrasses invisibles, dans les places, les squares et partout dans les villes, milliers de visages, pas à pas désormais à tâtons, sur les berges assassines de mes vieux démons ; Je t'attends.

 

A l'heure des repas, à l'arrêt d'un train, au bord d'un trottoir, à la croisée des chemins, au petit matin, au volant sur l'asphalte, sur le goudron musical, à l'arrière d'une berline, sur le bitume étincelant, sous un abri bus,  je te cherche, l'autre, son corps et ses banlieues, toujours au hasard tu es absente dans l'épais brouillard matinal quand je me couche ; je t'attends.

 

Dans le creux de mes bras, dans ma couche le soir,  dans ma main sans la tienne,  dans mes yeux à ma face, dans mon cœur sur le fil du rasoir et qu'à cela ne tienne, dans le vert de mon regard, dans mes rêves impossibles, des espoirs et  que ma volonté soit faite sur la terre comme au ciel, dans les algues marines, sur le sable chaud,  dans les déserts  et ses mirages , ainsi soit-il ; je t'attends.

 

Dans mes entrailles, dans mes offenses, dans mes tentations, dans mes échecs, dans un verre d'alcool, dans un pétard sur la tempe, dans un cachet d'aspirine, dans une pilule pour dormir, dans l'herbe des sodomites, dans la neige amnésique, dans le venin d'une cuite,  l'écume aux lèvres et dans cette ligne droite blanche sur la table que je fixe du regard ; je t'attends.

 

Dans l'hexagone, ce  triangle isocèle, dans une courbe délétère, une bissectrice, un segment de mon âme,  une équation à deux chiffres, dans l'hyperbole de mes rêves, sur une parallèle infinie, dans mon continent intérieur, dans cette solitude antique, au détour d'une hanche, au détour d'un sein, au détour d'un visage, bleu, blanc, noir ou rouge de confusion mon visage ; je t'attends.

 

Derrière les stores, derrière les persiennes, derrière un je t'aime à l'orée d'un chemin, au rayon des idylles,  au supermarché  du désir, derrière moi dans la file, devant, assis, debout, dessous, dessus, dedans, dans, tout le temps, qui,  quoi, dont, et les nombres relatifs, où es-tu ? Celle qui se cache, celle qui navigue au-delà de mes lignes de flottaisons intimes. Je t'attends.

  • Juste magnifique. Une attente hypnotisante, enivrante, je remercie Elisabetha pour cette belle découverte.. Éclat de lune, MamZ'Aile Plume.

    · Il y a presque 9 ans ·
    Img 3458

    mamzelle-plume

    • je te remercie. au plaisir de te lire bientôt aussi

      · Il y a presque 9 ans ·
      057 300

      seb365

  • je l'ai relu encore. Sans penser à rien d'autre qu'à la liste hypnotique de tous tes cheminements.

    · Il y a presque 9 ans ·
    Bbjeune021redimensionne

    elisabetha

    • Les cheminements de l'attente nous amènent sans doute vers la naissance du désir

      · Il y a presque 9 ans ·
      057 300

      seb365

  • Belle ode à l'amour quand on ne sait encore quel visage il prendra...

    · Il y a presque 9 ans ·
    Tyt

    reverrance

  • Une vertigineuse liste d'attentes, à chacun de chercher la solution, à lire et à relire pour mieux comprendre.

    · Il y a presque 9 ans ·
    Bbjeune021redimensionne

    elisabetha

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