Je vieux, mon nevieux !

Hervé Lénervé

Vous êtes cons, vous, les jeunes avec votre fumette.

Vous vous détruisez le cerveau, à l'âge où il absorbe tout comme une éponge, les langues étrangères, les règles de trois à quatre inconnus. Alors que nous, les vieux, qui sommes vieux, on s'en fout. Notre efficience est bien assez efficiente pour s'affaler dans le canapé, devant la téloche, avec une canette de bière, pour regarder du sport. C'est bon pour la santé.

Donc, vous l'avez compris, aujourd'hui, nous allons parler des vieux.

Mais premièrement, qu'est-ce que c'est qu'un vieux ?

Un vieux, c'est un jeune qui a vieilli assez longtemps pour devenir un vieux. Tous, n'y arrivent pas. Les cancres !

Après, le vieux est comme tout le monde, en moins bien. On le reconnaît souvent à sa façon de marcher. On dirait qu'il a mis une armure médiévale sous son pantalon. Autrement le vieux pratique un langage, une sorte de patois local, maison de retraite, qu'on ne comprend pas. Même entre eux.

- Qu'est-ce que tu vieux, mon vieux ?

- Mon sentier !

Bon, on ne comprend rien, passons. Autrement, à part ça, il n'y a pas grand-chose à dire sur le vieux. Il attend. Mais il attend quoi, le con, le car ? Celui de 16 h, 53 mn, 32 s est déjà passé à 18 heures. Raté de peu.

Non, le vieux attend l'Amour.

Oui, bon, admettons... s'il est patient. La prochaine fois, nous verrons la reproduction chez les vieux.

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