Je voulais.

Je voulais…

J'imaginais peut être
Que ces mots étaient concrets
Qu'au delà des paraître
Elle dirait l'homme caché
Je voulais ses réveils
Aux étreintes cotonneuses
Ses marques de sommeil
En mèches duveteuses
Puis ouvrir ses rideaux
Qui glisseraient sans effort
Dévoilant par sa peau
Le soleil de son corps
Je voulais l'enlacement
Où s'éveille les désirs
Pas seulement ceux des sangs
Mais aussi d'avenir
Pour nous voir comme un couple
A découvrir le monde
Les mains serrées en boucle
Quand tout rit, quand tout gronde

J'imaginais sans doute
Que l'amour résiste au temps
A l'image et aux joutes
A ses peurs sans parents
Je voulais être ta vie
Comme tu t'es plue à le dire
Te délester des soucis
Et t'aider à en rire
Puis repeindre ces plafonds
Que tu voyais si ternis
Y poser le ciel blond
Qu'ensemble, on aurait choisi
Je voulais les ailleurs
Qui nous faisaient dériver
Autant que les d'ailleurs
Qui soutiennent tes passés
Puis blottir dans la rose
Notre Inès au long cours
Qu'un lagon sous la prose
Ferait naître un beau jour

J'imaginais à tord
Qu'on avait du courage
Qu'on chasserait encore
Les regrets des trop sages
J'aurais voulu faire de nous
Un hymne, une victoire
La preuve qu'on revient de tout
Quand on s'aime de l'espoir
Puis t'emmener au septième
Sans que tu t'y attendes
Nous faire vivre carême
Quand les armes se rendent
Je voulais qu'on existe
Sans ta porte verrouillée
Que s'efface de ta liste
Mon prénom noir foncé
Que tu puisses libérer
Et ta vie et nos cœurs
Ma pauvre naïveté
N'a d'égale que tes peurs.