Jet Lag à Sydney Swag
gladmerry
Il jouait au soleil dans les ténèbres de mon cœur. Pourquoi s'est-il subitement arrêté de jouer, comme ça, sans crier gare ? Il a arraché les étoiles qu'il y avait dans mes yeux. Il faut dire que j'avais tout fait pour qu'on s'éloigne. Pardonnes-moi d'être responsable de ce sabotage sentimental. Je ne voulais pas de ce bonheur là, c'était trop beau pour durer, trop pur pour prospérer. Le fuir plutôt que le perdre, voilà la façon dont les gens débiles pensent pouvoir contrôler leur vie. Tu méritais pas ça, t'as rallumé la lumière dans mon cœur et moi j't'ai imposé la pénombre. T'étais d'un naturel joyeux, moi j't'ai noyé dans les entrailles de ma tristesse. Voilà comment les gens débiles remercient ceux qui les sauvent. Je n'aurai pas assez d'une vie pour te dire merci ni combien je suis désolée. On fait parfois des choses absurdes qui nous dépassent. Dis-moi, t'y crois toi au destin?
Metz était devenu trop gris : Je devais partir.
Les yeux dans l'eau, je ne parvenais plus à distinguer le rêve qui s'offrait à moi dans ce petit hublot. Je pensais distinguer l'Opéra House, mais quand on a les yeux obstrués par des larmes incessantes on voit des Opéras House partout. J'avais une peur panique de l'avion mais j'ai passé mes 24 heures de vol à penser à mon avenir. Mes Wayfarer cachaient mes cernes et ma dépression. J'aurais pas survécu sans elles et mon ricil waterproof, ces deux alliés m'ont épargné les questions indiscrètes de pintades surbotoxées. Ce qui m'avait conduit au pays des merveilles ce n'était pas l'amélioration de mon anglais, une plus value sur mon CV ou un stage de surf. Je m'en fichais des surfers, des kangourous et de l'Uluru. Je m'apprêtais à marcher sur les traces de James Cook non pas pour espérer croiser Miranda Kerr ou poster des photos swag de mon bronzage avec mon nouveau maillot de bain La Perla. J'allais mal. Je devais partir à l'autre bout du monde pour la simple et bonne raison que le mascara waterproof, quand on pleure beaucoup, ça devient à moyen terme un trop gros investissement.
Deux fuseaux horaires plus tard, ma conscience et moi étions arrivés à Sydney. Le décalage horaire n'avait aucune influence sur moi. Les insomniaques s'adaptent à tout bouleversement de Lifestyle. J'étais pas en Jet Lag et j'aurai voulu l'être. J'étais pas heureuse d'être là et j'aurai voulu l'être. En plein CBD, je réalisais que même à l'autre bout du monde, on sème pas ses démons aussi facilement. Peu importe la destination, la qualité de la came ou le degré d'alcool, on a toujours nos souvenirs pour nous ramener à la réalité. Je traverse Pitt Street le regard vide. J'ai pensé au prix du billet d'avion et j'ai décidé d'observer ce qui se tramait autour de moi d'une manière un peu plus volontaire et terre à terre.
Du soleil pour Noël, des passants tout droit sortis de Vogue, des artistes de rues me rappelant qu'il faut croire en ses rêves, des boutiques de designers, des Starbucks à chaque coin de rue, une statut de la Reine Victoria et mes yeux ne suivent plus! Dans la Main Street, j'assiste à une FashionWeek's intercontinentale. Sydney est aussi swag que les It girls qui la peuplent. Une robe Balenciaga sur une asiatique, un sac Chanel porté par une Brésilienne, des Louboutin sur une Italienne : bienvenue dans la ville la plus tendance et cosmopolite du monde.
J'admire l'architecture coloniale se mêler aux buildings modernes. Ce Melting Pot architectural me fait fondre. J'arpente les rues bondées de George Street, le Quenn Victoria Building me coupe le souffle: ce centre commercial à l'architecture victorienne et byzantine est majestueux. L'Australian Clock me chante l'histoire de ce pays pendant que les vitraux impériaux colorent les rayons du soleil.
Sydney a mis des étoiles dans mes yeux au même titre qu'un boyfriend. Je bronze sur un océan de bonheur : Bondï, Avalon, Manly, Palm Beach. Aussi démotivée que vous puissiez être, Sydney vous rappelle que la tendance actuelle n'est pas au « laisser-aller ». Des joggers courent après la perfection et je cours avec eux. Au Botanic Garden je tente de reprendre mon souffle mais l'Opéra House m'en empêche. L'Océan Pacifique berce les chefs d'œuvre de l'homme : le bijoux blanc immaculé se mêle au Harbour Bridge et me montre que l'immensité n'est pas effrayante. Il fait nuit mais la ville-spectacle et Morphée n'ont pas trop d'affinités. 3 heures de sommeil plus tard, je fais mon marché dans les ruelles de The Rocks. La vie est si simple ici. Bonjour Sydney Swag, je dépose mes valises pour la vie.
Je ne vis à Nancy que depuis 2 ans. Avant je travaillais à Paris. J'ai voyagè un peu (Angleterre assez souvent, Suède, Algérie, Tunisie) et ce qui m'importait le plus c'était de me noyer dans la population, de faire connaissance(s). Sinon, le nord de la Bretagne me tient à cœur. Be happy. À te lire. Clin d'ailes.
· Il y a plus de 11 ans ·Archange Flippé
Ce n'étais pas vraiment pour fuir Metz mais plutôt des souvenirs...et ma vie actuelle. J'ai vécu de nombreuses années à Nancy avant de m'installer à Metz... ( Le monde est petit si vous êtes Nancéien) . Même une année passée à La Rochelle ne m'avait pas autant émerveillée que Sydney (et le pire dans l'histoire c'est que j'ai préféré Melbourne, mais décrire brièvement Sydney était plus facile pour moi). Merci de m'avoir lu ;)
· Il y a plus de 11 ans ·gladmerry
Aller à Sydney pour fuir Metz peut-être, mais tu verrais... Nancy. Merci pour la visite et reviens vite. À te lire.
· Il y a plus de 11 ans ·Archange Flippé