jeu de vilaine

Punis-moi, mon amour, je suis une salope !
Je t'ai rêvé, je t'ai désiré,
Mâle nudité à plat ventre vautrée,
Avec ta seule peau comme intime enveloppe,
tes paroles fusaient à mon oreille outrée.
Je m'étais dévêtue, apte aux douces caresses,
N'étant pas à ce jour d'une nature vengeresse
Je ne possédais pas, pour honorer tes fesses
Le moindre instrument autre que ma bouche et mes doigts.
Sans chercher à comprendre, admirant tes rondeurs,
Je me voyais caresser un globe et l'autre avec douceur.
Punis-moi, mon amour rêvé, je ne suis pas une putain !
Ma voix était insistante, étonnant mon refrain.
Jamais auparavant je n'avais désiré outrager
Ce petit trou plissé caché entre deux ondes
Et que tu me tendais, troublant intime objet,
Ecartant à deux mains tes mappemondes.
Avec une tendre précaution, j'enfonçais un médius
Dans le cratère étroit du petit réceptacle.
Ton halètement surpris animait le spectacle
De ce doigt ramonant le tréfonds de ton anus.
Tu me laissais humecter ton fondement de ma salive
et quand un deuxième doigt vint aider le premier
A agrandir l'accès aux secrets de Sodome,
Tes soupirs, la cambrure de tes reins,
Me firent tant d'effet que je me ruais comme
Une femelle sauvage et assoiffée et ma langue
Relayait dans ton puits cette paire de doigts,
Forçant, écartant, tes divines parois,
M'offrant la volupté, délit rêvé de sodomie.
Ton sexe, de mes doigts, était serré comme par des tenailles.
Tu haletais, tu gémissais, je résistais à l'appel du plaisir.

C'est juste à cet instant que je pris douloureusement conscience
Que cette envie encore inconnue bouleversait mes sens
Et que le désir inexpliqué qui m'avait envahie d'ainsi te posséder
Etait en fait le cri de tout mon être que tu envahisses toutes mes intimités.