La belle-doche me gonfle

divina-bonitas

Témoignage

La belle-doche est une vraie blonde vraiment autoritaire et tyrannique.


Tout, je dis bien tout, objets ou sujets doivent se soumettre aux lois qu'elle vote toute seule dans son jogging kaki en coton velouté, aux ordres qu'elle énonce délibérément d'une voix de Betty Boop, aux processus qu'elle a décidé et inscrits dans son PC portable. C'est une Sagittaire despote qui essaye de mettre toute la vie en équations rationnelles, tout dans des cases prédéfinies avec des étiquettes dessus.


C'est une hyper-contrôlante supra chiante. Le genre qui fait un régime alimentaire pour avoir une fille et qui cache son ventre rebondi parce que la nature a voulu que ce soit un garçon, explique que ça ne devait pas arriver parce que quand elle fait des expériences chimiques dans son labo, les éprouvettes répondent à ses ordres. Mais il faut bien que ce soit la faute de quelqu'un, de son mari en l'occurrence qui n'a pas attendu assez longtemps après le régime crudités pour faire sa petite affaire. Et puis celle du bébé de sexe masculin aussi qui a eu l'outrecuidance de venir là, dans son ventre, faire de la concurrence déloyale au fils aîné. Celui-ci eut tout, le second que dalle. Le premier eut le lait maternel, les bras aimants et les paroles douces, le second la poudre en boîte, le bois du berceau et des bribes de phrases. Seul cas dont j'entendis parler d'anorexie du nourrisson. Et pour cause, elle ne voulait pas le nourrir, même pas le prendre contre elle pour lui donner le biberon. Le premier enfant martyrisait les animaux, enfermait les insectes dans des boites pour les voir mourir, frappait toute bête vivante à sa portée d'une badine acérée, y compris son petit frère, multipliait les coups bas et les dénonciations mesquines pour le faire accuser et punir.

Le second fut vite accusé d'être sale. A 5 ans il touchait son zizi! Horreur majeure pour cette maniaque obsessionnelle adepte de la javel dans tous ses états et pratiquant l'hôtel du cul tourné.


Dimanche encore, la répartition des meubles et objets grands-parentaux fut un moment pathologique. "Le miroir sera pour mon grand parce que c'est lui qui l'a demandé en premier"; "le buffet 3 portes XVIII° sera pour mon grand parce qu'il va bientôt avoir une maison de fonction géante"; "le bronze de 8 kilos sera pour mon grand parce qu'il va bien avec le buffet"; "je vais prendre tout l'électroménager parce que mon grand va en avoir besoin". 10 heures de litanie du même acabit. Tout pour le grand gognan d'aîné au regard vitreux, rien pour le cadet précoce aux yeux vifs.


Pas grand chose pour l'autre belle-sœur, la fille de la famille pourtant. L'autre lui négocia chaque bibelot jusqu'au tard de nuit en prenant sa petite voix de fillette fragile, le regard glacial en désaccord. "Tu veux ça mais moi je le veux aussi, je mets une croix jaune dans la case du tableur et on en reparlera ensuite".  A force de ne rien céder, l'autre rendit les armes, sauf quand j'intervins d'un ton ferme commençant à en avoir ras la chéchia de ses marchandages mesquins.


Elle prit tout ce qu'elle put, même les tuperwares et les tabourets en plastiques, les placards en agglo de la salle de bain avec les poignées roses des 70's révélant une boulimie hallucinante, proposant une autre séance de partage, si on peut appeler ça comme ça, à laquelle je ne participerai pas, parce qu'au-delà de tout vouloir, sa façon de trier est étrange et d'une totale inefficacité. Des W.E qu'elle sort les trucs des placards, les observe puis les remet en place, y compris le service à café atroce à décor orange et marron gagné avec des points essence dans les stations service de l'A7 au fil des vacances. Même chose pour les fringues à jeter, les vieux draps, les napperons en plastique jaunis...elle déballe, regarde, remballe, scotche et range à la même place. Agacées, l'autre belle-soeur et moi mirent dans des caisses ce qu'on voulait, ce qui nous valut un "je ne suis pas sûre que ce soi la bonne manière de faire", ce à quoi je répondis que si.


Je compris le problème quand elle parla de louer un box pour y entreposer les restes en attente de "partage". Elle veut qu'on se voie encore, qu'on ferraille des mois pour se répartir des petites cuillères, des chiffons, des miettes de tout.


Harassant. Usant. Exaspérante.


Hors de question que ce type de séance se poursuive. Des années que je n'ai rien à lui dire et qu'on ne partage rien, c'est l'occasion de couper les ponts définitivement. Je vais appeler les associations du quartier pour un débarras expéditif. Hors de question de payer la location d'un box pour garder des babioles qui seront plus utiles à d'autres. L'âme d'ânesse rétive qui sommeille en moi se manifeste.








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