La bonne échappée : version concours points de fuite

Ma psy a raison. Je ne vais tout de même pas prendre des antidépresseurs à vingt-cinq ans.

 J'entends encore sa voix qui résonne dans ma tête : "Qu'attendez-vous pour vivre pour vous Mademoiselle Piecceli? Si vous souhaitez que la vie soit un cadeau, foncez le chercher car il ne viendra pas tout seul!"

Alors je me suis dit : réagis Nadia! Je choisis une autre option : partir en vacances. Quitter Paris, mon travail, mon copain et ma famille. Direction la Côte d'Azur...

Me voila donc tirant ma valise derrière moi, mes lunettes de soleil sur la tête malgré quelques giboulées.

Il m'a fallu un certain temps pour atteindre la gare de Lyon, mais je suis déjà sur la plage dans ma tête. Je suis partie à l'aveugle, sans regarder les horaires des trains, me disant qu'il y a toujours de nombreux TGV en direction du Sud.

Même un mercredi de début mars, la gare grouille de monde. Des personnes courent dans tous les sens avec leur grosse valise ou une simple serviette. Des scènes d'adieux se parsèment d'un coin à l'autre de la gare.

N'ayant pas l'habitude des billetteries automatiques, je fais la queue au guichet pour prendre le prochain train à destination d'Antibes. Par chance, je n'ai qu'une demi-heure d'attente. Le prix du billet est élevé, mais qu'importe, j'ai un mini trésor entre les mains.

Une fois l'heure venue, je m'installe confortablement à ma place réservée. Le wagon n'est qu'à moitié plein, ce qui me permet d'avoir les deux sièges pour moi toute seule.

Le contrôleur annonce le départ imminent de notre train, en route pour Nice. Quand ce dernier quitte la gare (à l'heure), Paris, et enfin sa banlieue pour se retrouver dans la campagne, je réalise enfin que je suis partie. Je commence même à faire le planning de ma première semaine de vacances.

Mon MP3 allumé et les écouteurs dans mes oreilles, je zappe les chansons dance et tout ce que l'on peut trouver en boîte de nuit. Je n'ai pas envie d'écouter ce genre de choses.

Je finis par m'endormir au bout d'une bonne heure, bercée par le rythme soutenu du TGV.

Nous venons de passer Lyon lorsque je me réveille. Une petite demi-heure plus tard, le train perd de la vitesse et s'arrête comme prévu en gare de Valence TGV.

Les minutes défilent, mais nous ne repartons pas. Comme moi, les personnes à mes côtés commencent à se poser des questions. Ce n'est qu'après quinze minutes d'arrêt que le contrôleur nous informe : "Mesdames, Messieurs votre attention s'il vous plait! En raison d'un incident technique sur les voies en direction d'Avignon TGV, notre train va rester en gare de Valence pour une durée indéterminée. Nous vous invitons à vous rendre à l'accueil afin d'obtenir plus d'informations quant à la suite de votre voyage."

Accompagnée de tous les autres passagers, je sors du TGV et emprunte l'escalator qui mène dans le hall de la gare. On croirait entrer dans une fourmilière. De nombreux trains sont également bloqués. Le personnel peine à répondre à toutes les demandes des voyageurs aussi nombreux que mécontents. 

C'est bien ma veine! Quitter les transports parisiens pour me retrouver presque comme à la maison...

Un premier bus de rapatriement arrive. Les gens se bousculent pour monter dedans. Je reste à l'écart, regardant d'un air triste tout ce monde s'entasser par peur de manquer les prochains trains partant depuis l'autre gare de Valence.

Que faire? Le mouton? Rester un moment sur Valence? Bof, cet endroit ne m'inspire pas. Et pour couronner le tout, la pluie se mêle au vent. Génial...

Un agent passe près de moi.

- Excusez-moi monsieur, y-a-t-il une alternative pour partir d'ici sans passer par la case chaos?

Il me regarde en rigolant, consulte son tableau de bord et me dit :

- Si vous souhaitez partir rapidement et si vous êtes prête à renoncer à votre destination initiale, il y a un TER en direction de Briançon qui part dans moins de dix minutes.

J'essaye de situer Briançon... Ha oui en pleine montagnes. Me voyant hésiter, il ajoute que c'est une très belle ville. Mon regard balaye le hall, où de nombreux passagers toujours aussi mécontents patientent encore.

- Pouvez-vous m'aider à me procurer un billet pour Briançon au plus vite?

J'entre à bord juste avant la fermeture automatique des portes de ce petit TER et trouve facilement une place libre.

Mais qu'est-ce que je fais dans ce train?! Le voila parti en plus maintenant. Je vois mes rêves de plage, de soleil et de chaleur s'envoler...

Après tout, Briançon fait partie des Hautes Alpes me dis-je, donc de la région PACA. Il doit certainement y avoir des trains pour se rendre sur la Côte. Je profite de la journée, enfin de ce qu'il en reste puisque ma montre affiche déjà onze heures du matin, puis je repars vers ma destination initiale. Cela sera toujours mieux que de passer mon temps dans la foule, les embouteillages, retard et compagnie.

Essayant de reprendre mes esprits, je remets la musique dans mes oreilles, grignote quelques biscuits que j'ai emportés puis je m'endors. La pluie tombe toujours.

La voix du contrôleur me réveille. Il annonce l'arrêt en gare de Crest. Le soleil lutte avec les nuages pour reprendre sa place dans le ciel.

Après cette halte, je commence à être étonnée par les paysages. Nous approchons des montagnes, un sacré changement de relief pour la parisienne que je suis malgré moi.

De l'autre côté des sommets, l'Italie doit apparaître à l'horizon. Andréa, mon père biologique y est né. C'est la seule chose que je connais de lui. Il est décédé dans un accident de voiture peu de temps après nous avoir abandonnées ma mère et moi, alors que je ne savais pas encore marcher. Je n'ai jamais su pourquoi il est parti.

Le soleil l'a emporté alors que le train arrive à Gap. Un frisson traverse mon corps et mon âme à l'entrée de cette ville. Je ne sais pas vraiment pourquoi, ni ce qu'il se passe. Quelques instants plus tard, je pousse ma valise sur les panneaux de bois qui permettent de traverser les voies et j'entre dans la gare.

Synopsis

A cet instant, Nadia Piecceli ne le sait pas encore, mais ce mercredi du mois de mars va totalement bouleverser sa vie.

Si elle a décidé de quitter temporairement l'agence immobilière qui l'emploie, c'est qu'elle a  besoin de vacances pour prendre du recul sur le quotidien parisien qui rythme sa vie.

Pourtant, la jeune femme a tout pour être heureuse : une situation professionnelle stable, une famille recomposée avec laquelle elle vit et un copain issu de la Jet Set.

Seulement voila : tout cela ne l'épanouit pas, au contraire même.

Attirée par le soleil et la chaleur du Sud, c'est sur Antibes que Nadia veut faire le point. Mais comme vous l'avez compris, le destin en a décidé autrement...

Grâce à cette épopée, elle va apprendre beaucoup sur elle-même ainsi que sur ses origines.

De nouveaux horizons vont s'offrir à cette personne qui cherche à savoir qui elle est vraiment. Sauf que, c'est bien connu, la vie est une question de choix, encore faut-il faire les bons...

La parisienne d'origine italienne réussira-t-elle à trouver son chemin?

L'inconscient de Nadia détient-il en lui les clés des mystères qui ouvrent les portes du bonheur?