La célébrité
jone-kenzo
Dès que je regarde une photo de toi tu es dans la lumière. Tu es sous une barre de spotlight sur une scène, avec des tas de gens qui t’acclament; On se voit deux fois par ans, et je ne t’en veux toujours pas d’oublier mon anniversaire. « J’ai un travail maintenant » ,que tu me dis . « je vais pouvoir t’offrir un cadeau cette année ». Au fond de moi je te répond déconfite « ben viens-y à mon anniversaire, et non j’ai besoin de rien, je m’en fous de ton fric, de ce que j’ai pas et que tu pourrais m’offrir. A la limite offres moi une canette vide que t’auras trouvé en chemin et j’dormirai avec autour du cou ».
Je me donne des buts dans la vie, quand je t’en parle je me fais pitié. On s’était dit qu’on se suivrait jusqu’au bout de la terre. Enfin moi je me l’étais dis. J’ai essayé, je mettais tout mes sous de côté pour aller te voir briller sous les projecteurs, entendre la foule t’acclamer et essayer de crier plus fort pour que tu m’entendes. Tu détestais que je parle de toi en publique, en m’expliquant que tu avais une réputation et que les gens abuseraient de la moindre anecdote. Du coup j’étais fière, je me disais qu’il n’y avais que moi qui te connaissais, et que moi qui t’aimais. Les autres ils aimaient ton personnage, ils aimaient la shining star.
Au plus le temps passait et plus je sentais qu’on était plus à égalité. « Tu es une artiste et tu es unique ! Je t‘aime.» me répétais-tu. Mais moi je te souriais faiblement, je continuais à faire des dessins de toi, à collectionner tes photos. Au premier shooting j’ai eu un choc. Je t’avais vu en photo sur scène, mais là ça devenais sérieux. Moi j’ai quitté l’école dans laquelle on était, tu as eu le diplôme que tu disais que je méritais plus que toi. Tu me disais « si toi tu réussis pas y’aura personne de bien dans le lot ». La première fois où tu as été obligé de me laisser derrière toi j’ai cru que ce serait exceptionnel. Tu es partie à Vegas, et tu passais sur des grandes chaînes en Amérique et en Europe. Tu as rencontré ceux qui étaient dans tes livres et dans tes films. Comme une idiote je rêvais encore en réfléchissant à cet art book que j’allais faire sur toi. Le monde entier t’a découvert sans moi. Au début tu parlais à peine anglais, t’avais besoin de moi pour traduire tes contrats, les documentaires qu’on faisait sur toi.
Les shootings, se sont enchaînés, tu as commencé les interviews, tu as pris des avions pour tout les continents, et sans méchanceté tu as arrêté de m’appeler. Quand tu revenais j’apprenais que tu avais un copain, depuis longtemps, que pleins de gens avaient rencontré mais pas moi. Comme les années continuaient de filer tu as carrément choisis un poulain. Quand je voyais les " je t’aime" et les " je suis fière de toi", que tu lui envoyais sur les réseaux sociaux je me disais qu’inconsciemment c’en était finis de moi. Moi je n’étais pas de ton monde. Je croyais que si on continuais à être deux artistes on aurait toujours une raison de travailler ensemble. A la télé j'vois tes amis dans des clips, dans des pubs, et je fais des arrêts sur image, des retour arrières, sur les passages où t'apparaîs.
Je croyais que le sujet était plus long, mais j’ai le cœur brisé. Je me rends compte qu‘en fait vu de l‘extérieur y‘a pas de quoi s‘éterniser. Donc le texte va s’arrêter la. Je sais que tu liras jamais ça; tu dois croire qu’entre nous rien n’a changé et préfère que ça continue. Je veux pas te faire de la peine, t’es pas devenue une enculée, les choix que t‘as fait je les aurais fait, c‘est moi qu‘est pas à ta hauteur. Juste, la dernière fois que t’as lu un truc de moi on avait un Skyblog… c’est un peu triste à dire, mais toi t’es une icône et moi juste personne.
elisabetha: disons qu'être quelqu'un ça permet de partager avec beaucoup de monde. Mais surtout d'avoir des amis qui sont quelqu'un. Comme elle m'a dit y'a des déclarations, des mots et puis y'a des choses à vivre. Un sentiment on peut en parler mais si on ne les construits plus, y'a de moins en moins de souvenirs récents, et les souvenirs anciens c'est plus une relation c'est de la nostalgie.
· Il y a plus de 11 ans ·Cerise: ouai, j'ai le temps de méditer en ce moment, ça me fait pas forcément que du bien d'être encore plus lucide que d'habitude rire
jone-kenzo
je connais rien à ton environnement mais c'est vrai que à la fois c'est très touchant par les émotions que tu décris(même en négatif) et c'est bien maitrisé(le texte se tient d'un bout à l'autre dans sa densité, et dans sa musique triste.
· Il y a plus de 11 ans ·La seule chose qui m'a vraiment fait de la peine est que tu penses "que tu n'es personne" c'est la maladie de notre société, j'ai plein d'amis artistes, qui me disent: je suis personne".
à bientôt de te lire.
elisabetha
Domair... Ta gueule. Juste ça. Dire aux gens qu'ils sont pathétiques alors que tu déambules sur la même plateforme virtuel queux en quête de gloire ça c'est juste pourri... Je connais jone dans la vraie vie... Et elle a rien de pathétique... La elle se met à nue et on est la pour juger de la qualité de ses textes pas de la valeur de ses sentiments... Donc fais comme Chris écrit un truc pertinent ou attention au retour de bâton... Jone tu me laisses le com c'est une continuité du texte... Et c'est très beau surtout quand on connaît les personnages... Ça te va bien décrire avec ton cœur ça te change des tripes.
· Il y a plus de 11 ans ·cerise-david
Whaw,je suis d'accord avec Chris tale, c'est chargé d'émotion et émouvant. C'est du vécu...
· Il y a plus de 11 ans ·mlleash
Ben oui c'est pathétique. Dans la vie y'a les forts et les faibles, c'est toi qui a fait des choix, et qui a pas travaillé ton talent. Après pleurnicher ça te fera pas avancer. Désolé c'est cru, mais cherche toi un chemin à toi tu vas pas te marier avec ta soeur, alors trouve de quoi être fiere de toi et arrêtte de t'accrocher à tes souvenir. Peace.
· Il y a plus de 11 ans ·domair
Jalouse d'elle non. J'échangerais pas ma vie avec la sienne pour un million de raison. Mais j'suis juste infiniment triste de devenir de plus en plus rien du tout. Elle me manque, et je trouve ça injuste, et je m'en veux parce que si ça avait marché pour moi on aurait pas été séparées par la vie. Et j'suis triste parce que je peux pas lui expliquer ça, j'arriverais jamais à lui dire que c'est pas un reproche, juste les faits. Si j'ai jalousé des gens c'est ceux qui eux ont put la voir 24H/24h parce qu'ils avaient quelque chose à lui apporter, quelque chose de commun. Moi je suis inutile, même si elle ne l’admettra jamais. Enfin bon 36 15 my life, c'était pour te répondre, il est fort probable que j'efface ce commentaire débile et dégoulinant de pathétique sous peu
· Il y a plus de 11 ans ·jone-kenzo
De la fierté à la tristesse, avec une pointe de jalousie.
· Il y a plus de 11 ans ·Archange Flippé
j'ai lu quelques uns de tes textes, c'est peut être le moins bien écris, mais le plus chargé de sentiment... si c'est vrai c'est difficile d'imaginer ce que ça fait, mais ça colle aux stéréotypes. Emouvant.
· Il y a plus de 11 ans ·chris-tale