La Cendrillon

li-ann

Il était une fois

Croix de fer croix de bois

Une fille qui amasse des cendres

Des histoires qui se font attendre

Près d’une cheminée sans feu

Toute recroquevillée elle sèche ses yeux

Sur sa couche de crin de paille

Chaque aube est une nouvelle bataille

Une sorcière la tiraille

Mais d’un coup de revers spectaculaire

En un tour de baguette

La voilà dans la lumière elle porte la toilette

Fini les fripes et guenilles

Adieu verte chenille

Elle est sapée pour la guinguette

Robe à volants, escarpins, voilette

Y’a pas à dire elle en jette

Elle valse vire

Tourne et chavire

Sur le paletot d’un homme chapeau

Elle pâlit, s’étourdit mais s’interdit

Aux douze coups de minuit

Baiser volé sur sa peau

Le pot dernier métro

Changement Trocadéro

Elle égare une chaussure à 2000 euros

Le charme n’a pas de prix

Et la vie toujours un sursis

C’est ce qu’il s’est dit lui

Quand il a ramassé l’objet chéri

Avec  comme souvenir

L’empreinte de son sourire

Il l’a cherché partout

Mis Paris sens dessus dessous

Ultime espoir et dernier souffle

Tout ça pour une pantoufle

Mais comme ça finit bien

Il l’a retrouvée un fameux matin

Qu’il promenait son chien

Grâce à la godasse qu’il avait toujours dans sa poche

Ils vécurent heureux et eurent beaucoup de mioches

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