La chasse à l'éponge

Hervé Lénervé

Je ne vous parle pas, mesdames, de vos tentatives tant malhabiles, que maladroites du repêchage de l'éponge dans votre baignoire. Non, ça c'est ma bite.

Ni, de celle du repêchage de l'éponge dans l'eau graisseuse et saumâtre de la vaisselle de la semaine. Non, ça c'est encore ma bite.

Ni encore, de celle de Fernand Renaud dans sa chanson « Et vlan, passe moi l'éponge. » Un succès digne du « Il est beau le lavabo. »

Non et non, ici, il est question de la chasse à l'éponge sauvage en milieu naturel, mais plutôt aquatique. Il est vrai que le titre était trompeur, ceux qui sont venus avec un fusil de chasse seront dédommagés.

Donc, la chasse à l'éponge sauvage se pratique sous l'eau. Ce qui n'est pas pratique pour nous qui n'en buvons pas. Il faut donc retenir son souffle, d'où son nom de plongée en apnée juvénile.

Après, tout se joue entre la rapidité du plongeur et celle de l'éponge sauvage. On ne sait jamais qui va gagner dans ce duel, ce que l'on sait seulement, c'est qu'il sera mortel pour l'un des deux ou même parfois, des deux participants à la fois. Ex aequo.

Le plongeur chasse à mains nues avec des gants. Il doit enfoncer sa bite dans un gros trou pour éteindre la bestiole. Ils se sont préalablement entraînés avec de l'Emmental.

S'ils n'y arrivent pas dans les délais raisonnables à l'extinction d'une éponge sauvage en milieu aquatique liquide, ils sont instantanément, mais tout de suite, aspirés par la bestiole.

Ne me demandez pas comment elle fait ça ? Elle le fait, c'est un fait et c'est tout, comme dirait mémé.

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