La femme idéale

L’homme, excédé par la femme, se tourna alors vers Dieu et lui demanda :
— Ô Seigneur, mais où puis-je donc enfin trouver la femme idéale ? 
Dieu réfléchit un très long moment et demanda : 
— Laquelle ? Celle qui n’est jamais de mauvaise foi, qui n’est pas futile et cancanière, celle qui n’a pas besoin de cent mots pour dire ce que dix suffisent à dire, qui ne parle pas tout le temps jusqu’à ce qu’elle ait enfin trouvé quelque chose à dire, celle qui n’arrête pas de se contempler du matin au soir, celle qui n’est pas susceptible quand la critique ne va pas dans le sens de ce qu’elle attendait, celle qui n’est pas dépensière et vénale, celle qui ne va pas passer son temps à te casser les couilles ? 
— Oui, c’est exactement cela ! Seigneur, s’écria l’homme, rayonnant d’espoir. 
Pour toute réponse, Dieu s’esclaffa puis sombra dans un fou rire interminable. Le Diable, passant par là et alerté par les éclats de rire, s’enquit de la situation. Il interrogea Dieu sur ce qui le faisait tellement rire. Après avoir été informé de la chose, le Diable se mit à rire encore plus fort que Dieu. L’homme, médusé, demanda : 
— C’est quoi qui vous fait tellement rire tous les deux ? 
— Ben… ta demande concernant « la femme idéale » répondirent-ils, de concert. 
— Et alors ? insista l’homme. 
— Impossible à trouver ! répondit Dieu, goguenard. Il ajouta : je n’ai jamais réussi à faire ça ! 
— Je confirme ! ajouta le Diable, hilare. Ce que dit Dieu est vrai pour la simple et bonne raison qu’elles finissent toutes chez moi !