La fille à l'accordéon

rechab


C'est la fille à l'accordéon
         qui m'embrasse.
Elle me lance à la face
une de ses chansons
habillée d'un poème
et de ses yeux rit.
       Elle tourne sur elle-même
et je l'applaudis,
avec ses airs dans la tête :
       elle reprend l'accordéon
et c'est une sorte de fête
quand elle se déplie de tout son long
         ( tout comme son instrument
aussi bien,           qu'il chante ou pleure )
les doigts fourmillant
en apesanteur.

             La fille à l'accordéon
ignore les sanglots longs
des violons :
elle ne parle pas :      elle a ce don
             de me faire sourire,
avec son piano à bretelles,
de m'aimer        sans rien dire .
                 Il lui pousse des ailes
quand elle me joue ses morceaux ,
son corps ne touche plus terre : il se soulève
                        bien plus haut
que je ne pourrai l'atteindre
         Ses doigts pleins de rêves
m'invitent pourtant à la rejoindre.

C'est une extra-terrestre
         une musicienne
       une femme orchestre
qui me prend et m'entraîne...
une valse m'étourdit
bouscule mes paramètres ;
      si j'arrive à suivre la mélodie
je ne peux plus rien promettre
aux dieux et aux déesses :
je me sens oublieux de mon âge ;
la musique est une caresse
         une sorte de voyage
où les mots que je prononce
ont perdu leur sens :
il ne pèsent plus l'ombre d'une once
dans mon existence.

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